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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 10:14

Les douze travaux d’Hercule d’Elio Di Rupo…

 

On n’avait donc pas la berlue le 21 juillet en supposant, avec la rupture du front flamand et la mise à l’écart de la NVA, que la réserve des compromis à la belge est décidément inépuisable, bien que ceux-ci soient toujours plus laborieux… Encore un peu de dramatisation avec le retour de vacances du roi, le coup de gueule de Di Rupo, l’annonce du départ programmé d’Yves Leterme, et les présidents du MR et du CD&V étaient mûrs pour les ultimes concessions…

 

 Elio di rupo

Après un ultime coup de gueule...

 

La scission de l’arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde était inscrite dans les astres. Le fédéralisme est territorial, et, du point de vue flamand en tout cas, cet arrondissement était une survivance incongrue de la Belgique unitaire. Le compromis sauve cependant les six communes à majorité francophone, dites « à facilités », d’une « annexion », puisqu’un statut spécial leur reste réservé : la population pourra donc voter à son choix sur les listes bruxelloises à la Chambre, et francophones aux européennes. Ce n’est pas la scission pure et simple.  Charles Picqué a relevé cette ligne de résistance pour la Région bruxelloise, dont le statut est plutôt consolidé.

 

 Quant au Sénat, il sera élu au second degré par les assemblées de région. En ajoutant dix cooptés à son effectif, on pourra repêcher notamment des candidats flamands de Bruxelles privés de l’apport BHV, et tenir compte des voix francophones dans les communes affectées par la scission.

 

La question des bourgmestres FDF non reconnus par la Région flamande sera renvoyée aux arcanes du Conseil d’Etat. De toute façon, ils restent des bourgmestres de facto…

 

Pas d’illusions : les querelles linguistiques, si absurdes soient-elles, ne manqueront pas d’occasions de rebondir, et la lente dissociation de la Belgique va sans doute se poursuivre.

 

Effets politiques

 

Le plus spectaculaire est au MR : les déclarations d’Olivier Maingain, dès avant l’accord sur BHV, laissent présager la fin du « cartel » avec les libéraux.

 

 olivier_maingain.jpg

Olivier Maingain : la fin du cartel avec les libéraux ?

 

Le FDF a toujours été un parti de la petite et moyenne bourgeoisie, dont le fonds de commerce est la guérilla linguistique. Est-il si incongru de se dire que les francophones vivant en région flamande pourraient faire un petit effort  de connaissance du néerlandais ?

 

 A l’instar de la NVA  nationaliste flamande, c’est un parti orienté à droite. Maingain vient encore de se réclamer « du parti de Jean Gol », et de l’antisocialisme. Un FDF se présentant sous son drapeau pourrait  faire mal aux libéraux dans plusieurs communes bruxelloises. A moins que l’objectif réel du leader francophonissime soit précisément de négocier de bonnes places sur ces listes ?

 

En Flandre, le CD&V est plus que jamais un parti en proie à de graves tourments. Le départ d’Yves Leterme, après celui d’Inge Vervotte, et auparavant de Van Rompuy, suggère la raréfaction des talents sociaux-chrétiens flamands pour « diriger la Belgique ».  Si un nouveau gouvernement se constitue, la part du CD&V  sera rapetissée. Il risque gros aux élections communales, et que ses élus locaux soient tentés par des alliances avec la NVA…

 

 

 yves_leterme_depart.jpg  inge_vervotte.jpg

Yves Leterme et Inge Vervotte : deux CD&V sur le départ

 

Celle-ci, enfin, demeure une pièce maîtresse du gouvernement flamand, dont le ministre-président Peeters n’a nulle intention de se passer.

 

Tout un personnel politique tétanisé par la « crise » - les crises – ne songe plus qu’à une seule chose : les communales…

 

Les douze travaux…

 

Le psychodrame de BHV passé, d’autres compromis sont prévisibles et inévitables. Et donc d‘autres moments de tension. Ce qui reste à négocier est en effet une montagne : le débat sur la loi de financement en particulier est un nid d’embrouilles, d’autant qu’il se branche directement sur la confection du budget réclamée par Leterme et « l’Europe ».

 

 On sait que le monde de la finance et celui des grandes entreprises en mal de « compétitivité » attendent des mesures de régression sociale, des coupes dans les dépenses publiques (au détriment des plus défavorisés, bien entendu…). Et le moins possible d’impôts nouveaux affectant les couches possédantes.

 

 La répartition des compétences entre l’Etat fédéral et les Régions (Communautés) met, elle, directement en question la solidarité des travailleurs à l’échelle nationale.

 

Le jeu d’équilibriste du formateur est donc périlleux avant tout pour les syndicats, les salariés, les assurés sociaux, les victimes de la crise. Les enjeux dépassent de beaucoup ceux de BHV. Pour le PS et le SP,  ce sera l’heure de vérité.

                                            

Jean Lafont

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