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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 18:02

La Merkozye frappée, pas encore abattue…

 

Ce qui rend probable la défaite de Nicolas Sarkozy le 6 mai est cette évidence que tous les gouvernements sortants paient « la crise » et leur incapacité à résister efficacement aux marchés et à la finance : Irlande, Grande-Bretagne, Portugal, Espagne, Italie autrement, est-ce assez clair ? Et le gouvernement hollandais vient de tomber. La Grèce va voter, et on se demande si les partis qui ont accepté la plongée dans la récession auront encore une majorité.

Le premier tour de l’élection présidentielle française a, en ce sens, frappé au cœur la Merkozye, soit sous la forme, inepte, d’un repli nationaliste vers la « souveraineté nationale », soit sous celle d’une volonté de résistance à gauche.

 

Redoutable séductrice, Marine Le Pen a réussi à améliorer le résultat de son père en 2002. Danger ! A méditer par ceux qui, à gauche, minimisent le souci populaire de la sécurité publique, ou qui, dans un autre registre, sont oublieux de la laïcité.

 

La bonne tenue de la gauche ne peut faire oublier qu’elle n’est pas majoritaire. Elle le serait sans doute encore moins si Mélenchon n’avait pas entrepris de revigorer une gauche radicale qui ne trouvait pas son compte dans les courants du P.S., avec un programme, non de gouvernement, mais de combat populaire. Et il a eu le mérite, au soir même de ce 22 avril, d’appeler sans réserve, sans négociations politiciennes, au vote pour François Hollande, dont il a contribué à « gauchir » le discours.

 

 Si la social-démocratie veut reconquérir le vote populaire, elle doit tenir le langage de l’antagonisme de classe, centré sur l’opposition à la haute finance et à toute sa clique d’experts autoproclamés,  de singes savants, de plumitifs soldés adeptes du « politiquement correct », d’amuseurs de la galerie. Ils encombrent les médias.

 

L’élection française ne peut qu’avoir des répercussions en Belgique. Le populisme de droite façon Le Pen trouve son pendant en Flandre où Bart De Wever a mis le siège devant Anvers. Le libéralisme économique, dont la traduction politique est le MR et l’Open VLD, conduit, derrière sa façade démocratique, à miner la démocratie. Tout un patronat ne bataille pas seulement contre l’indexation des salaires, tel spécimen va maintenant jusqu’à appeler aux délocalisations !

 

Si François Hollande s’installe à l’Elysée, ce qu’on peut raisonnablement escompter maintenant, on peut espérer que la pression libérale et patronale sur l’aile gauche du gouvernement fédéral sera légèrement desserrée, que la donne européenne sera différente.

 

Mais ce n’est pas joué.  

 

A gauche, il y a d’abord un devoir de rigueur. L’impôt doit être réhabilité, non pas seulement comme devoir civique, mais comme instrument de redistribution sociale. La rigueur est aussi de ne pas prendre ses rêves pour des réalités, de se défier du sectarisme et des petites ambitions individuelles.

 

La campagne du second tour en France sera une sale campagne, on peut s’attendre à un  festival de démagogie et à des coups bas d’un Sarkozy aux abois, courant derrière le Front national.

    

Robert Falony

 

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