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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 17:56

 

La mort de Joseph Coppé, ancien rédacteur en chef de « La Wallonie », depuis le temps d’André Renard jusqu’à la fin des années 80, est survenue dimanche 16 janvier à l’âge de 84 ans.

 

Toute sa vie a été consacrée à la diffusion d’une pensée non seulement socialiste, au sens courant, mais anticapitaliste, comme en témoignaient avec constance ses éditoriaux dans le quotidien liégeois. Il était certes sur les rails de l’organisation syndicale, en particulier de la fédération des métallurgistes, ce bastion longtemps d’un syndicalisme de combat, dont il suivit les méandres dans les relations houleuses entre la FGTB liégeoise et le PSB-PS.

 

Comme Wallon, il fut engagé à fond dans l’action pour un fédéralisme radical, dans la voie ouverte par Renard au lendemain de la grande grève de 1960-61 dont on célèbre actuellement le cinquantième anniversaire.

 

Le signataire de ces lignes peut témoigner de l’affabilité de l’homme, son rédac’chef pendant une dizaine d’années, de sa largeur d’esprit et de sa générosité. Joseph Coppé n’était pas un personnage d’appareil imbu de ses prérogatives, mais un journaliste militant soucieux d’une presse dont il pouvait constater le déclin avec tristesse, sans moyens pour l’enrayer.

 

Il se mura à la fin de sa vie dans une retraite complète, alors que l’on pensait toujours à lui.

 

Adressons à sa famille cet hommage ému.

 

Robert Falony.

 

joseph_coppe.jpg

 

   Joseph Coppé (1927 - 2011) : une vie au service de la gauche syndicale

 

 

Joseph Coppé et la « Grève du siècle »    

Le 31 décembre 1960, en pleine grève contre la Loi unique, La Wallonie – réduite à 4 pages – titre  Vers la grève du siècle. Joseph Coppé note : André Renard savait que ce choix était audacieux et en tout cas prématuré. Toutes les forces n’étaient pas encore dans la bataille. L’issue du conflit restait incertaine et la fin du siècle était encore lointaine, pouvant produire des événements sociaux plus considérables encore. N’empêche : un mouvement de légende venait de trouver son appellation. On ne la lui enlèverait plus.

 

La députée européenne socialiste liégeoise, Véronique De Keyser écrit une biographie émue de Joseph Coppé sur son blog :

 

Né à Liège le 16 janvier 1927 dans une famille ouvrière d’Outremeuse, Joseph Coppé a été le rédacteur en chef emblématique du journal “La Wallonie” à l’influence indéniable tant dans le monde syndical et socialiste que dans la sphère du mouvement wallon. Au sein de cette rédaction liégeoise, il rencontra des personnalités politiques et syndicales telles qu’Hubert Rassart qui lui fit connaître les subtilités du combat politique, Fernand Dehousse qui lui apporta une vision internationale ou Freddy Terwagne avec lequel il partagea une réelle et sincère amitié. C’est le nouveau Directeur général du quotidien des métallos liégeois, André Renard qui va le marquer le plus, notamment par la modernité de son engagement syndical, son langage clair et son charisme. Proche de ce dernier, Joseph Coppé participe activement aux événements exceptionnels que furent la “Question royale”, la “Question scolaire” et bien entendu la “Grève du siècle” en 1960-61. Après un passage comme attaché de presse au Cabinet du Ministre des Travaux publics, le Serésien Jean-Joseph Merlot, il réintègre, en 1962, le journal “La Wallonie” pour y diriger sa rédaction. Sous les présidences de Robert Lambion (1962-1976) et de Robert Gillon (1976-1988), il s’efforça de moderniser l’image du quotidien liégeois en y insérant de jeunes signatures, permanentes ou occasionnelles dans le cadre de tribunes du progrès, comme celles d’André Cools, de Jean-Maurice Dehousse, de Guy Mathot ou celle d’Alain Vanderbiest dans un original billet littéraire. Il créé aussi la station FM du journal “Radio Liège”, dans les années 80 et devient président de la section liégeoise de l’Association des Journalistes Professionnels de Belgique et fonde la Maison de la Presse de Liège. Pendant près de 45 ans, il s’est attaqué dans ses articles au système capitalisme à ses dérives et fut l’un des plus vifs pourfendeurs des partisans du néolibéralisme. Respecté humainement par tous ceux dont il n’hésitait pas à analyser, sans complaisance, l’action politique, il était l’auteur d’éditoriaux attendus avec intérêt autant par le lecteur, militant ou non, que par les spécialistes de la politique.

 

Véronique De Keyser

 

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