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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 18:26

A partir de janvier, La Lettre socialiste sera doublée d’un autre article mensuel, plus proche de l’actualité belge.

 

 

 Merkel-Sarkozy : les usurpateurs de « l’Europe ».

 

En se réclamant d’une intégration européenne renforcée, en se présentant comme les champions de l’Europe, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se livrent à une imposture : la méthode intergouvernementale qui est la leur est le contraire du fédéralisme. Il y a un demi-siècle que la construction européenne est embourbée dans cette méthode, symbolisée par le « comité des représentants permanents » qui chacun défendent les attributions et les intérêts de leur gouvernement. Idem pour les conférences ministérielles ad hoc

 

La crise de la zone euro plonge l’Union dans une véritable mélasse institutionnelle : Europe à 17 sous la houlette du directoire franco-allemand (faussement uni), Europe à 27 moins la Grande Bretagne pour qui seule importe les intérêts financiers de la City… Nouveau traité ou pas, et sur quoi, alors que l’unanimité est requise… Et derrière l’imposture, l’évidence que les nationalismes progressent partout sournoisement, portés par le populisme de droite et alimentés par l’ultra- libéralisme. La Hongrie est redevenue une quasi dictature !

 

Le nationalisme monétaire allemand

 

Examinons un instant l’accusation de « germanophobie », qui devient fréquente face au refus allemand de solidariser les dettes souveraines. Il n’est pas besoin d’évoquer Bismarck, comme l’a fait Arnaud Montebourg, pour stigmatiser Angela Merkel : elle n’a pas encore repris l’Alsace-Lorraine à la France…

 

Mais il existe de longue date une nouvelle forme du nationalisme allemand traditionnel : il est d’ordre monétaire. Elle est basée sur la nostalgie du D.Mark, alimentée par les fantasmes de l’hyper inflation de 1923 (due au fardeau insupportable des « réparations » de guerre) ou, plus proche de nous, par le redressement de la réforme monétaire Erhard. La chancelière actuelle souhaite sans nul doute conserver l’euro, mais il est douteux qu’elle y aurait adhéré comme l’a fait son prédécesseur Kohl. Et avec le dogme de l’indépendance de la Banque centrale. La pensée dominante est qu’il faut « punir les mauvais élèves » dans l’Union. C’est une forme à peine déguisée d’égoïsme national.

 

Ce n’est pas tout. Malgré une balance commerciale fortement excédentaire, l’Allemagne, déjà sous le chancelier Schröder, s’est lancée dans une politique de déflation salariale qui a été défavorable à l’équité du négoce intracommunautaire : en ce domaine comme en d’autres, il n’y a de gagnants que s’il y a des perdants…

 

Non au directoire franco-allemand et à la « règle d’or » !

 

A la faveur de la crise des dettes souveraines, et quitte à provoquer une récession générale qui semble s’annoncer, la droite au pouvoir entend en finir avec le prétendu « Etat providence ». Derrière les cogitations sur un nouveau traité, et sur une « règle d’or » consistant à graver dans les Constitutions nationales l’obligation de l’équilibre budgétaire ainsi conçu, il s’agit d’asseoir définitivement la dictature des marchés financiers et des agences de notation, en privant les autres Etats du droit de confectionner leur propre budget, voire du droit de préférer la hausse des impôts aux coupes dans les dépenses sociales qui atténuent les inégalités. L’appel à refuser ce brouet faussement « européen » que viennent de lancer en commun Jean Luc Mélenchon et Oskar Lafontaine doit être largement relayé, notamment pour la Belgique, car l’heure de vérité va sonner !

 

 

 Robert Falony

 

                                                                     

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