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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 15:05

Adresse de contact : fal.roberty@skynet.be

 

 

              Obama n’a pas été Roosevelt…

 

Comment une nation qui explore le système solaire et ausculte la planète Mars peut-elle être dotée d’un système politique aussi archaïque ? Deux partis politiques dont les racines plongent dans l’Histoire, et qui sont les deux piliers du régime, ont quasiment le monopole du pouvoir. Pour être électeur, il faut remplir des formalités qui excluent pratiquement la masse des pauvres. Le président a des pouvoirs considérables, mais avec des élections législatives tous les deux ans, pour la Chambre et le tiers du Sénat, il est privé le plus souvent d’une majorité parlementaire.

 

Ce blocage institutionnel est devenu l’un des grands problèmes des Etats-Unis, et la raison centrale pour laquelle il y a une crise de la dette publique fédérale.

 

Lorsqu’Obama a été élu, on se trouvait au cœur de la tempête financière. La première mesure qu’il aurait du prendre aurait été un moratoire sur les expulsions de gens incapables de faire face à des dettes hypothécaires excessives, la crise des « subprimes ». Au lieu de cela, les banques responsables ont pu continuer de jeter à la rue les victimes de leurs pratiques. Des banques sauvées par l’argent public, ainsi que les géants de l’immobilier et de l’automobile.

 

Voilà pourquoi Obama a déçu. Au lieu d’oser affronter frontalement les puissances d’argent, comme F.D.Roosevelt osa le faire, dans une certaine mesure, en 1933, Obama a cru pouvoir s’en sortir en ménageant Wall Street, et en gardant au gouvernement les hommes de ce sérail. Il a cru, en bon libéral, que la sortie de crise viendrait d’elle-même, selon un cycle naturel. C’est ce que croient ou veulent croire aussi les gouvernements européens…

 

Les crispations de la société américaine se sont traduites par deux mouvements radicaux, l’un de droite, le Tea Party, l’autre de gauche, « Occupy Wall Street ». Avec leur référence aux origines des Etats- Unis, les gens du Tea Party vivent dans un rêve passéiste, haïssent l’Etat fédéral, les dépenses sociales pour les « assistés » , et sont renforcés par des cohortes d’évangélistes hallucinés. Toute une Amérique profonde déteste Obama pour une raison raciale à peine dissimulée. Romney ayant été son candidat par défaut, elle vote avant tout contre le président sortant.

 

Plus grave est le désenchantement de ceux qui ont perdu leur emploi et leur maison, avec un chômage qui se maintient à un niveau élevé, et le spectacle d’une haute finance qui continue de se gaver. Au crédit d’Obama figure son projet de réforme de l’assurance santé, qui est loin d’avoir abouti.

 

Le noyau électoral du parti Républicain, les protestants blancs anglo-saxons (« Wasp ») se savent menacés sur le plan démographique par les groupes minoritaires, Noirs et latino-américains. Dans certains Etats, ils ont organisé une véritable obstruction d’ordre électoral…

 

Obama a déçu aussi sur le terrain de l’environnement, loin des thèses d’Al Gore, battu de justesse par Bush en 2000. La droite américaine est climato - sceptique. La terrible tempête qui a balayé la côte Est jusqu’à New York inflige précisément un terrible démenti aux milieux capitalistes qui nient ou minimisent la dégradation climatique…

 

Notons pour finir de quelle manière la médiacratie qui « informe » les masses a présenté cette campagne : comme s’il s’agissait d’un match de boxe ou de tennis, où l’on compte les points en fonction d’un débat télévisé ou des sondages. Le style « people », loin des enjeux et des analyses… 

 

Robert Falony                               

                                                                  

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