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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 10:10

Ils sont incapables d'expliquer "la crise"...

 

Aucun gouvernement, aucun de ces "experts" branchés sur des banques ou des instituts financiers, ne fournit de la "crise", mot indiqué en septembre 2008 mais qui reste utilisé  à tort et à travers, une explication globale et valable. Mais l'emploi fréquent dans les médias des termes "En période de crise" suggère pourquoi. Il y a toujours eu des hauts et des bas, "ça monte et ça descend"  comme disait M.Levy. Donc la reprise va succéder à la dépression comme le jour à la nuit, comme le soleil suit la pluie. Cela a toujours été comme cela. A ce niveau, autant se contenter du bulletin de la météo.

                                         

Récession longue sans reprise nette...

 

Ces fins analystes devraient au moins s'aviser que les récessions d'après guerre, retenons celles de 1974-1975, de 1980-82, de 2001-2002, ont été relativement courtes, et suivies de reprises nettes. La récession ouverte en 2008, et dont plusieurs pays d'Europe du sud ne sont pas sortis ou peinent à sortir, a duré cinq ans, si elle s'achève officiellement en 2013. Il n'est donc question que de croissance du PIB "anémique" ou "atone", de "scénario à la japonaise" . Ce qui parait exclu est une reprise franche et généralisée à travers le monde, inutile de compter sur les pays émergents menacés de tempête financière, l'Argentine en est le dernier exemple. Ceux dont on dit qu'ils commencent à s'en tirer, cas de l'Espagne, l'ont fait par l'équivalent d'une dévaluation interne, la pression à la baisse des salaires, au prix du sacrifice de la consommation intérieure et d'un chômage de masse abominable.

 

Et cette récession dure cinq ans malgré des injections de liquidités illimitées par les banques centrales, malgré les innovations technologiques les plus porteuses! L'endettement public est à peine stabilisé, les dettes cachées demeurent énormes, et les pompiers pyromanes du FMI voient maintenant poindre le péril d'une  déflation généralisée.

 

Nos fins analystes devraient peut être s'aviser du fait que le système capitaliste est arrivé au point où il ne peut plus résoudre ses contradictions. S'y ajoute la menace climatique.

 

La vaine querelle "offre" ou "demande"...

 

 La crise de surproduction, si typique dans le domaine de l'automobile, se mesure toujours par rapport à la demande solvable.

 

Ceci fournit de bons arguments aux partisans "keynésiens" de la relance par injection de pouvoir d'achat, mais sans rien résoudre sur le fond. La réduction répétée des charges sur les entreprises ratera l'objectif de l'emploi, parce que c'est la dernière priorité d'une direction, soucieuse d'abord de marge bénéficiaire, de dividendes, de désendettement. Elle n'investit pas sans certitudes. La classe dirigeante se heurte de plus à cette camisole de force budgétaire dont il est officiel qu'il faut la conserver pour ne pas affoler les marchés financiers...

 

A Davos, on se berce de l'espoir que la reprise américaine (+1,8% en 2013) va s'accentuer et tirer l'économie mondiale. Elle doit beaucoup à l'énergie à bon marché et au gaz de schiste, mais le chômage aux Etats-Unis reste plus élevé qu'avant 2008.

 

 En ces cinq ans, aucune réforme radicale n'a été effectuée, pas même la scission  des banques d'affaires et des banques de dépôt. Les "économistes atterrés" et autres pourfendeurs de la politique libérale en Europe ont eu bien du mérite. Mais ils ont un pas de plus à franchir: réhabiliter l'économie dirigée, encadrée par la puissance publique. Finalement, seule une crise plus grave pourrait ouvrir cette perspective ?    

 

 

Robert Falony

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