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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 10:33

Aux élections législatives espagnoles, le parti socialiste a subi la sévère défaite attendue, au point que la droite a atteint la majorité absolue, malgré la percée de la gauche radicale rouge-vert.

 

Zapatero était au pouvoir depuis 2004. Son bilan inclut donc le fait qu’il n’a pas pris à temps la mesure de la crise du secteur immobilier, et de la crise en général. Pour le reste, l’explosion du chômage et la mise en œuvre des recettes de la Commission européenne, des « experts »   et du FMI, lui ont fait perdre la confiance de larges masses…

 

Ceci est un avertissement de plus pour tous les dirigeants socialistes et sociaux démocrates en Europe : quand les gens ne distinguent plus entre un programme dit de centre-gauche et un programme de (centre) droite, ils se satisfont de « sortir les sortants » et d’essayer l’autre camp, même si c’est une pure illusion…

 

La classe possédante au pouvoir a choisi une politique de déflation et de récession, plutôt que d’affronter frontalement les marchés financiers. Elle a choisi de protéger la rente.

 

Cette politique échouera.

 

A l’heure où les pourparlers budgétaires pour former le nouveau gouvernement belge sont toujours bloqués, le PS doit continuer de refuser la mise en cause de l’indexation, le relèvement de l’âge légal de la pension, la hausse du ticket modérateur en assurance-maladie, il ne doit pas capituler devant les Michel et les De Croo, ni se satisfaire de compromis des compromis !

 

 R.F.

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 09:51

Nous publierons régulièrement à partir d’aujourd’hui sur le blog « Osons le socialisme » cette chronique composée des communiqués relatifs à l’action militante dans l’ensemble de la Belgique.

 

C’est grâce à un fructueux contact d’une délégation du club « Osons le socialisme » avec une délégation du « Forum Gauche Ecologie (FGE) – Links Ecologisch Forum (LEF) » que nous pouvons ainsi contribuer à informer nos lecteurs et les militants des actions, débats et forums qui ont lieu un peu partout dans l’urgent combat contre le néo-libéralisme destructeur.

 

Le site de FGE – LEF est www.lef-online.be

 

Ces différents communiqués sont tantôt en néerlandais, tantôt en français. Nous estimons que dans le cadre d’une lutte qui doit dépasser les frontières et les clivages, nos lecteurs et militants peuvent faire l’effort d’essayer de comprendre des textes dans « l’autre » langue.

 

Osons le socialisme

 

   

Motion de Soutien aux Travailleurs d’Arcelor Mittal (13.9.11)


Climat et Justice Sociale communique manifeste sa solidarité avec les travailleurs victimes de la course au profit.

Pour les actionnaires, la phase à chaud liégeoise n’est plus assez rentable dans un marché mondial, le reste de la sidérurgie suivra le même chemin. Des milliers d’emplois sont menacés. Des alternatives sociales existent, mais Mittal n’en veut pas parce qu’elles coûtent trop cher.
Telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, la production d’acier par la filière liquide produit d’énormes quantités de gaz à effet de serre qui détraquent le climat. Des alternatives écologiques existent, mais les capitalistes n’en veulent pas parce qu’elles coûtent trop cher et impliquent de rompre avec le productivisme.

La protection de l’environnement, d’une part, le bien-être ainsi que l’emploi des travailleurs, d’autre part, ne s’opposent pas entre eux. Au contraire. Mais tous deux font les frais de l’aventurisme capitaliste. La logique du profit ne voit que le temps de retour sur investissement et la réduction des coûts de production, au détriment de l’environnement et de l’emploi Une alternative sociale et écologique est nécessaire.

L’avenir de l’emploi et le sauvetage du climat passent par une initiative économique guidée par l’intérêt général. Nous avons besoin d’une entreprise solidaire, généreuse, capable de calculs à long terme, responsable vis-à-vis des travailleurs et de la société entière dans toutes ses générations. En somme d’une entreprise publique démocratique. Seule une entreprise publique démocratique peut garantir l’emploi à travers une activité de production d’acier planifiée dans le cadre de la transition énergétique indispensable.
La condition pour aller dans ce sens est aujourd’hui la nationalisation d’ArcelorMittal. CJS soutient cette revendication. Les avoirs de Mittal en Belgique doivent être saisis, et le patronat doit rendre les cadeaux qu’il a reçus de la collectivité, notamment les quotas de CO2.

Comment financer cette entreprise? Arcelor Mittal a illégitimement usé et abusé d’avantages fiscaux, sociaux, de crédits d’émission juteux, de sacrifices des travailleurs. Réclamons justice: les actifs au bilan d’Arcelor Mittal ne compensent pas le préjudice vécu par les travailleurs et par la société en général mais ils peuvent servir de capitalisation initiale pour votre entreprise. Prenez-en le contrôle, dans votre intérêt, celui de la société et celui de l’environnement!

Les travailleurs et les usagers de la SNCB, des TEC, de la STIB traversent des péripéties libérales très semblables. Vos luttes se rejoignent. Finissons-en des privatisations rampantes.

Construisons des services publics forts et sous contrôle démocratique

 

 

 

 

 

Petitie voor een Federale Kieskring (13.11.11)

 

Pétition pour une circonscription fédérale


Deze petitie vraagt de oprichting van een federale kieskring om de politici die op het federale niveau willen besturen aan te zetten om tijdens een verkiezingscampagne te communiceren met alle burgers van het land. Alleen dergelijke electorale incentives om naar elkaar te luisteren kunnen vermijden dat we opnieuw zeer lange communautaire blokkeringen meemaken.

Het akkoord over de staatshervorming voorziet de oprichting van een parlementaire commissie die de invoering van een federale kieskring moet bestuderen. Maar de kans op succes is klein indien de burgers geen druk uitoefenen om de parlementsleden ervan te overtuigen om in het belang van het land de kieswetgeving een beetje te wijzigen.

U weet allicht dat de Paviagroep, waarvan wij de coördinatoren zijn, een gedetailleerd voorstel voor een federale kieskring heeft uitgewerkt. Wij steunen dus met veel enthousiasme dit initiatief van jongeren uit de drie gewesten die bezorgd zijn om hun toekomst. Wij nodigen u dan ook hartelijk uit om die petitie te tekenen via onderstaande link, en dit bericht verder te verspreiden bij uw vrienden en kennissen.

Kris Deschouwer, VUB Philippe Van Parijs, UCL


Links

Pavia groep
Petitie voor een Federale Kieskring

 

 

 

De bankencrisis (14.11.11)


Begrijpt u er ook niks meer van? Rood! Brussel nodigt u uit op een boeiende gespreksavond over de bankencrisis. Hoe is het zover kunnen komen? Waar gaat de bankencrisis naar toe? Is ons spaargeld nog veilig? Waarom krijgt de bevolking steeds de factuur voorgeschoteld? Een open gesprek met werknemers uit de bankenwereld, u en andere verontruste burgers op 29 november in Brussel.

Praktisch

Wanneer?
dinsdag
29 november 2011 om 19u30

Waar?
Pianofabriek - Fortstraat 35, 1060
St. Gillis

Toegang: gratis

Meer info?
frie.van.camp@skynet.be
www.roodlinks.be

 

 

 

Équateur: discrimination et infractions des droits au travail (14.11.11)


Bruxelles, le 14 novembre 2011 (CSI en ligne): Un nouveau rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI) sur les normes fondamentales du travail en Équateur, publié pour coïncider avec l’examen, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), des politiques commerciales du pays, révèle de sérieux problèmes liés aux droits syndicaux, des cas de discrimination et plusieurs autres infractions aux droits du travail.


La main-d’œuvre équatorienne ne bénéficie que de droits limités en matière d’organisation, de négociation collective et de grève. Les employeurs recourent à la sous-traitance et à la mise en place d’associations qu’ils contrôlent pour affaiblir le pouvoir de négociation des travailleuses et des travailleurs.

Les personnes d’origine autochtone ou afro-équatorienne sont victimes de discrimination dans l’emploi, principalement au moment de l’embauche. La discrimination fondée sur le sexe est également présente: le rapport conclut à un fort niveau de ségrégation verticale dans les services sociaux et de soins de santé, au niveau de l’administration publique, des autorités municipales et des conseils provinciaux au sein desquels les femmes occupent les postes les moins bien rémunérés.

Le rapport montre également qu’en dépit de quelques efforts du gouvernement pour éradiquer le travail des enfants, 367 000 enfants de 5 à 14 ans travaillent illégalement. Il note l’existence de la prostitution et de la mendicité forcées, ainsi que de l’esclavage domestique, phénomènes qui touchent particulièrement les enfants.

Lire le rapport complet (en anglais): http://www.ituc-csi.org/report-for-the-wto-general-council,10063.html?lang=en

La CSI représente 175 millions de travailleuses et de travailleurs au travers de 308 organisations nationales de 153 pays et territoires.

 

Links

ITUC-CSI

 

 

Klimaatsensibilisatie in Gent (14.11.11)


In
Gent organiseerden de drie vakbonden (ABVV, ACV en ACLBV) samen met LEF (Links Ecologisch Forum), GMF (Gents Milieufront) en 11.11.11 op 10 november een sensibilisatieacite aan de hand van een aantal good practices uit het bedrijfsleven. Daarom gingen ze met de klimaatbus on tour. Naar bedrijven die het goed doen en als inspiratiebron of stimulans kunnen dienen voor andere bedrijven.

We bezochten De Lijn , VOLVO Group, Ateljee en Honda. Want bedrijven verbruiken energie op grote schaal. Ingrepen in het productieproces hebben dan ook een groot impact op het energieverbruik.

Wij wilden met eigen ogen zien wat hun inspanningen zijn voor het milieu en wat het impact daarvan is. Ook wilden wj nagaan of de werknemers ook begaan zjn met de milieuproblematiek en ook zij inspanningen doen.
Het laatste bedrijf dat we bezocheten was Honda. Daar konden wij ’s middags kunnen genieten van een vegetarische maaltijd, een uitsmijter voor het milieu !

In het dossier in bijlage vind u meer informatie over de milieurealsaties in deze bedrijven.

De vakbondsdelegaties in de bezochte bedrijven en de organisatoren ondertekenden het Klimaatakkoord van 11.11.11

Hierna een reeks foto’s van deze geslaagde actie.

 

Links

Persdossier

 

 

Vakbonden lopen zich warm (17.11.11)


Meer dan 6.000 (i.p.v. de verwachte 4.000 ) vastberaden militanten van de 3 vakbonden stroomden dinsdag toe op de Heysel voor een meeting tegen het op stapel staande soberheidsbeleid bij de formatiegesprekken.

Reeds bij het verschijnen van de nota Di Rupo in juli hadden de 3 vakbonden zijn voorstellen sterk bekritiseerd wegens antisociaal. Zie het artikel “Nota van de formateur: onevenwichtig en geen aanvaardbare basis voor een regeerprogramma (5.7.11)” op deze site.

De zomer en het eindeloze communautaire getouwtrek leidden de aandacht veel te lang af van het vanuit Europa gevraagde neoliberale soberheidsbeleid. Als de formatiegesprekken het socio-economische luik enkele weken geleden aanvatten gaan de vakbondsmilitanten echter hun oren spitsen, en als de liberale onderhandelaars dagelijks in de media aanvallen lanceren op de index, de werkloosheidsvergoedingen, het brugpensioen enz; gaat hun bloed koken.

Op de meeting werden de problemen die vakbondsleden aan den lijve ondervinden, in 3 panelgesprekken door basismilaitanten toegelicht. De onderwerpen waren:

* Zijn de lonen de vijand van de werkgelegenheid?

* Openbare diensten, te dure solidariteit?

* Activeren, de oplossing?

Daarna weerlegden de vakbondsleiders in vurige toespraken de argumenten van patronaat en rechterzijde pro het “onontkoombare” soberheidsbeleid en werd het vakbondsalternatief, in de eerste plaats fiscale rechtvaardigheid, toegelicht. Voor meer info zie bvb. het artikel “3 Vakbonden tegen huidig anticrisis beleid. (10.11.11)” op deze site.

Tenslotte werd opgeroepen tot een massale betoging op vrijdag 2 december in Brussel. (zie pamflet in bijlage) en wordt, indien de politiek dan nog niet luistert , een algemene staking niet uitgesloten.

Hierna een reeks foto’s van deze geslaagde meeting.

 

Links

Pamflet betoging 2 december

 

 

De controverse rond Iraans nucleair programma (17.11.11)


Het IAEA maakt zich in een recent rapport over Iran ernstig zorgen over de mogelijke militaire dimensies van het Iraanse kernprogramma. De publicatie van het rapport werd reeds voorafgegaan door dreigingen met militaire acties o.a. vanuit Israël. De VS, Groot-Brittannië en Frankrijk pleiten voor een nieuwe ronde verregaande sancties als Iran weigert mee te werken. Volgens Rusland bevat het rapport echter geen ‘fundamenteel nieuwe informatie’. Als het stof de kans krijgt om neer te dalen dan komen er toch een aantal vreemde dingen aan het licht. Aldus een standpunt van Abolition 2000.

Een politiek van twee maten en twee gewichten. Alle landen die het Non Proliferatie Verdrag getekend hebben zien af van het ontwikkelen van kernwapens, beloven hun bestaande kernwapenarsenaal te verwijderen en hebben het onvervreemdbare recht om civiele kernenergie te ontwikkelen. Het is dus juist dat
Iran geen kernwapens mag ontwikkelen. Maar de bestaande kernwapenstaten houden zich zelf niet aan hun belofte. De VS bijvoorbeeld spendeert momenteel miljarden aan de modernisering van haar kernwapenarsenaal. De NAVO stelde vorig jaar in haar nieuw Strategisch Concept dat het voor haar afschrikkingstrategie blijft steunen op een mix van conventionele- en kernwapens. In België liggen nog steeds 20 vooruitgeschoven Amerikaanse tactische kernwapens. Wil het westen geloofwaardig zijn in haar eis naar Iran, dan moet het zelf in de eerste plaats ontwapenen en haar eigen beloftes waarmaken, 40 (veertig) jaar nadat het NPT onderschreven werd!
Gebrek aan veiligheidsgaranties voor
Iran. Tegen het land zijn tal van internationale sancties actief. In haar twee buurlanden Irak en Afghanistan zijn buitenlandse troepen in een oorlog betrokken. De VS en NATO installeren een rakettenschild in Europa dat expliciet gericht is tegen Iran (en Noord-Korea). Israël –een niet erkende kernwapenstaat dat nota bene zelf in alle clandestiniteit kernwapens ontwikkelde- bombardeerde in het verleden al op eigen houtje kerninstallaties van Irak en Syrië. Ondertussen worden alle middelen ingezet om het nucleair programma van Iran te verhinderen. Naast de diplomatieke druk, de sancties en de militaire dreigementen, wordt de conventionele militaire macht in de regio sterk opgevoerd, denken we maar aan de recente militaire deal tussen de VS en Saoedi-Arabië ter waarde van 60 miljard dollar. Daarnaast is er sprake van technische sabotage, het ombrengen van wetenschappelijk personeel, vervalsing van bewijsmateriaal. Ook al brengt het IAEA-rapport geen zekerheid over de bouw van een kernwapen door Iran, het is niet vreemd dat Iran vreest voor haar nationale veiligheid en dat maakt het niet ondenkbaar dat het land een kernwapen nastreeft. Maar nog méér dreigementen zullen dus niet veel zoden aan de dijk brengen, noch Iran stimuleren om in alle vertrouwen en openbaarheid te communiceren over haar kernprogramma.
De enige manier om echt zekerheid te krijgen over
Irans kernprogramma is door het land opnieuw een plaats te geven binnen de internationale gemeenschap. Dat kan niet anders dan door Teherans onvervreemdbare recht op de verrijking van uranium te erkennen, wat impliceert dat de resoluties van de VN-veiligheidsraad moeten verdwijnen. Men kan als voorwaarde stellen dat Iran het reeds ondertekende Bijkomende Protocol moet laten ratificeren door het parlement, wat dus de totale controle van het IAEA op al zijn nucleaire installaties mogelijk maakt. Dan is het misbruiken van nucleair materiaal voor kernwapens net zo min mogelijk voor Iran als voor België of Nederland. Als eerste tussenstap is het aan de internationale gemeenschap om vertrouwenwekkende maatregelen te nemen. De afstraffing van de nucleaire deal van Iran met Turkije en Brazilië (mei 2010) met een nieuw rondje sancties (juni 2010) is te gek voor woorden, zeker als je weet dat president Obama enkele weken daarvoor zijn Braziliaanse ambtsgenoot nog schriftelijk had verzocht om Teheran te overtuigen de deal te maken.
Vertrouwenwekkende en noodzakelijke stappen zijn: het sluiten van een niet-aanvalspact van de VS en andere landen in het Midden-Oosten met Iran, en het universeel maken van het NPT-regime. Landen als Israël, India en Pakistan, kunnen niet buiten het non-proliferatieregime blijven. Dit alles zou het pad naar een kernwapenvrije regio in het Midden-Oosten moeten effenen. De VS beloofde tijdens de laatste NPT herzieningsconferentie in 2010 om haar schouders te zetten onder een internationale conferentie in het voorjaar van 2012 omtrent een kernwapenvrije zone in het Midden-Oosten. Als Iran geen kernwapens mag ontwikkelen, dan moet Israël ook afstand doen van haar kernwapens. De eis voor een kernwapenvrije zone in het Midden-Oosten is trouwens niet nieuw. Op het NPT-herzieningsverdrag van 1995 werd reeds een resolutie gestemd in die zin!
De tijd dringt.
Iran blijft ondertussen laag verrijkt uranium produceren (tot 3,5%), en is sinds februari 2010 zelf bezig met de verrijking tot 20%. Het proces is traag, de capaciteiten laag, en de bestaande voorraad (2800 kg) is twee keer niets in vergelijking met de astronomische hoeveelheden waar de kernwapenstaten over beschikken, maar de hoeveelheid is (theoretisch) goed voor de productie van 2 kernbommen binnen enkele jaren tijd. Er kan dus maar beter snel een akkoord gesloten worden met het IAEA, die de controle op dat materiaal sluitend maakt. Een goed akkoord dat ook als basis kan dienen voor de vele andere landen in het Midden-Oosten die bezig zijn met de ontwikkeling van een nucleair programma: Turkije, Egypte, Koeweit, Saoedi-Arabië, de Verenigde Arabische Emiraten, ...
In een memorandum vroeg de Belgische vredesbeweging aan de regeringsonderhandelaars om de onverwijlde terugtrekking van de Amerikaanse kernwapens uit België (Kleine Brogel) expliciet op te nemen in het regeerakkoord. Indien de Belgische regering dat niet doet heeft ze geen enkele geloofwaardigheid om te oordelen over het vermeende kernwapenprogramma van
Iran.

 

 

 

Energieprijzen hollen koopkracht nog meer uit dan gedacht (17.11.11)


Een studie van de Liberale Vakbond en het Onderzoeks- en Informatiecentrum van de Verbruikersorganisaties (OIVO) toont aan dat de vrijmaking van de energiemarkt een complete mislukking is. Concurrentie heeft niet voor prijsverlagingen gezorgd. Het aandeel energie-uitgaven bij de gezinnen was nog nooit zo hoog. De Liberale Vakbond wijst al langer op het probleem van de stijgende energieprijzen in België.

Zeker met de discussie rond de afschaffing of de hervorming van de automatische loonindexering, moet er dringend werk gemaakt worden van het echte debat. De onevenwichtige groei van de energieprijzen heeft niet enkel gevolgen voor ons concurrentievermogen, ook voor de gezinnen wordt het ondraaglijk.

Vóór de vrijmaking zorgde het Controlecomité voor de Elektriciteit en Gas (CCEG) voor een correcte prijszetting en verdeling van de mogelijke rente als publiek goed. Eerlijke winsten werden afgedwongen door de vertegenwoordigers van vakbonden en werkgevers waaruit het comité was samengesteld.
Sedert de vrijmaking is het controlecomité opgedoekt en wou de ACLVB nagaan wat het effect is van de evolutie van de energieprijzen op de inkomens van de gezinnen. De betrokken periode werd zo uitgekozen zodat een vergelijking kon worden gemaakt tussen vóór en na de vrijmaking van de energiemarkten. De vraag is: zijn we er nu beter van geworden?

De conclusie was te verwachten, maar de cijfers zijn zeer hard. Als we de evolutie van de reële lonen vergelijken met de evolutie van de energieprijzen kunnen we enkel vaststellen dat we er heel wat armer op geworden zijn. Tussen 1997 en 2009 kenden de reële lonen voor arbeiders en bedienden een stijging van respectievelijk 9,82% en 4,98%, daar waar de uitgaven voor energieprijzen met ruim 42% stegen!

De grootste stijging van de energieprijzen wordt bovendien genoteerd na 2003, de datum van de vrijmaking in Vlaanderen.
Als we in plaats van de loonevolutie de evolutie van het beschikbaar inkomen vergelijken met de energieprijzen blijft het verschil in stijging aanzienlijk, nl. 31% voor het beschikbaar inkomen t.o.v. diezelfde prijsstijging energie van 42%.

De studie bekijkt 4 periodes en analyseert dan de verschillen in de 3 regio’s. De belangrijkste conclusie is dat de vrijmaking geen voordeel heeft geboden aan de consumenten, zeker niet op vlak van de prijs. Tussen 2006 en 2011, de periode van de totale vrijmaking voor de 3 regio’s is de elektriciteitsprijs bijna 4 keer sneller gestegen dan de reële lonen over dezelfde periode. De gasprijs steeg meer dan 3 keer zo snel als de lonen.

Als we de vergelijking maken met een aantal van onze buurlanden blijkt enkel Duitsland gelijkaardige prijzen te hanteren. Zowel Frankrijk, Nederland als het Verenigd Koninkrijk noteren veel lagere energieprijzen.

Voor de Liberale Vakbond toont dit nogmaals aan dat niet alle conclusies van de Europese Commissie rekening houden met bepaalde specificiteiten.

Deze markt heeft nood aan meer controle op prijs en bevoorrading, en ook sturing van het aanbod. Energie is een basisproduct en moet toegankelijk blijven voor iedereen.
De CREG moet minstens dezelfde bevoegdheden krijgen als de toenmalige CCEG. De concurrentie moet een echt voordeel bieden aan de consumenten. De volatiliteit van vraag en aanbod, mag niet gebruikt worden puur ter speculatie en dus ten koste van de consument. Energie moet verkocht worden aan een eerlijke prijs. De leveranciers moeten hiermee rekening houden in hun aanbodbeleid. Hiervoor zijn investeringen nodig en een meer uitgewerkt transnationaal netwerk.

 

 

La CSI soutient le mouvement d’occupation (17.11.11)


Bruxelles, le 17 novembre 2011 (CSI en ligne): Le mouvement syndical international vient ajouter son soutien au mouvement d’occupation de Wall Street (Occupy Wall Street - OWS) à l’occasion d’une journée d’action prévue le 17 novembre aux États-Unis et dans plusieurs autres pays.

Dans un message vidéo de solidarité et de soutien, la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a rendu hommage au courage de celles et ceux qui y participent, et les a félicités d’être parvenus à ce que le mouvement d’occupation se propage mondialement.

« De New York à Londres, en passant par Toronto et Frankfort, dans des centaines de villes de dizaines de pays, le mouvement s’accroît et continue de s’amplifier.

Personne ne peut plus stopper cet élan, même en démontant les tentes et en déplaçant les personnes » , a déclaré Sharan Burrow.

« Les grandes banques ont coupé les vivres à l’économie réelle et certaines des plus grandes entreprises sont bien disposées à profiter de la crise économique, comme T-Mobile aux États-Unis qui n’hésite pas à intimider ses employés simplement parce qu’ils désirent être représentés par un syndicat. Partout dans le monde, le mouvement d’occupation est une marque publique de soutien à la dignité du travail et au besoin de promouvoir la justice sociale. Nous soutenons le mouvement pour défendre le droit de se réunir pacifiquement sans ingérence et pour combattre l’inégalité massive et croissante générée par Wall Street et ses alliés financiers mondiaux. Nous sommes fiers d’ajouter nos voix contre l’inégalité généralisée, même si la vérité dérange 1 % de la population », a-t-elle ajouté.

La CSI a promis de se rallier aux militants du mouvement d’occupation alors qu’ils en célèbrent le deuxième mois d’existence.

« Nous soutenons et défendons le droit d’exiger un changement. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui sortiront le monde de la crise, pas les banquiers. Il ne faut pas imaginer que le système financier peut rester une puissance invisible. Nous allons reconstruire l’économie pour les 99 % restant de la population.

Les syndicats du monde entier soutiennent ces efforts, s’y associent et s’inspirent de l’exemple de cette majorité parlant d’une même voix. Nous sommes cette majorité », a déclaré Sharan Burrow.

Lien vers le message de soutien de Sharan Burrow pour le mouvement d’occupation: http://www.youtube.com/watch?v=Y5IGjtPQpFo

La CSI représente 175 millions de travailleuses et de travailleurs au travers de 308 organisations nationales de 153 pays et territoires.

Site web: http://www.ituc-csi.org et http://www.youtube.com/ITUCCSI

 

 

Studiedag Financieel Actie Netwerk (17.11.11)


Over pensioenen, spoken, Robin Hood en de taks op financiële transacties en waarom rijken in België geen belastingen betalen gaat het op vrijdag 9 december van 10u-17u in Zaal Torrepoort, Poel,
Gent.

Programma

Vanaf 9u30: deuren open, ontvangst en koffie

Van 10u tot 11u: Gilbert De Swert over “het pensioenspook”

Er waart een spook door Europa en het is grijs en gepensioneerd. Politici, economisten, beleids- en opiniemakers in heel Europa manen ons om de haverklap aan tot langer werken en later pensioneren. Want er is een fundamentele pensioenhervorming nodig. Maar welke?

Gilbert De Swert is gepensioneerd en ex-directeur studiedienst ACV en sindsdien woordenaar. Auteur van o.a. “50 grijze leugens. Over vergrijzing en langer werken” (2004) en het “Crisismoordenboek” (2010)

Van 11u tot 11u30: vragen en publieke discussie

11u30-11u45: koffiepauze


Van 11u45 tot 12u15: Eric Goeman (Attac Vlaanderen) en Rudy De Meyer (11.11.11) over

De come-back van Robin Hood: van Tobintaks tot Financiële Transactie Taks


12u15u- 12u30

Vragen

Van 12u30 tot 13u30: lunchpauze = belegde broodjes, soep, koffie of frisdrank (bijdrage 4 euro)

Van 13u30 tot 14u30: Danny Bruggeman over “waarom de rijken in België geen belastingen betalen?”

Over vennootschappen en dokters en advocaten en andere vrije beroepen.

Danny Bruggeman is Eerstaanwezend Inspecteur-diensthoofd bij de Federale Overheidsdienst Financiën – Controlecentrum Dendermonde


Van 14u30 tot 15u: vragen

Van 15u tot 15u15: koffiepauze


Van 15u15 tot 16.30u: Welk antwoord hebben politici op de vraag waarom de rijken geen belastingen betalen.

Programma nog in opmaak

Gelieve in te schrijven voor de gratis studiedag en te melden dat je gebruik maakt van de lunch: via eric.goeman@skynet.be

 

 

 

Mobilisation Européenne pour la défense des services publics (17.11.11)


Le Comité exécutif de la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP) a décidé d’organiser, le 30 novembre, une journée d’action conjointe dans toute l’Europe contre l’austérité et pour une Europe sociale. Cette date coïncide avec la réunion du Conseil des ministres des Finances à Bruxelles et le Conseil de l’emploi, prévu le lendemain. Un meeting syndical européen aura lieu, 19, rue Plétinckx à 1000 Bruxelles de 9h30 à 12h suivi d’une "procession" de la Bourse à la Banque nationale de 12h30 à 13h30.

Furieux face à l’incapacité des dirigeants politiques à élaborer une solution positive à la crise, et suite à de nombreuses actions nationales entreprises par les travailleurs du service public, les syndicats de la FSESP vont protester ensemble contre plusieurs mesures d’austérité actuellement prises, notamment la remise en cause des droits syndicaux et de négociation collective, les réductions de personnel, de salaire et de retraite, la diminution des services publics offerts aux citoyens, etc. Les travailleurs, leurs familles et leurs communautés doivent payer pour une crise qu’ils n’ont pas provoquée. Il est temps pour les gouvernements de taxer la spéculation, les riches et les banques afin de lutter contre les inégalités, de créer des emplois et de renforcer les services publics.

La mobilisation syndicale prendra la forme de grèves générales dans le secteur public, de journées d’action nationale, de réunions publiques, de piquets de grève et de manifestations devant les bureaux des représentants permanents de l’UE ou autres lieux symboliques. Des conférences de presse seront également organisées et des encarts publicitaires publiés dans la presse populaire de plusieurs pays.

Les effets de la crise diffèrent d’un pays à l’autre. Les syndicats européens des services publics rejettent l’approche « catastroïka » du Fonds monétaire international, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne, qui cherchent à effectuer des coupes de plus en plus importantes dans les dépenses publiques. Ces politiques poussent les travailleurs et les citoyens dans la pauvreté et vers un avenir morose.

La FSESP va également tenter d’influencer les décisions du Conseil européen en décembre. Nous espérons que le renforcement de la démocratie, les créations d’emplois et la protection de l’autonomie des partenaires sociaux seront au cœur d’une nouvelle gouvernance économique européenne.

Selon Carola Fischbach-Pyttel, secrétaire générale de la FSESP, « on assiste à des attaques massives contre tout ce pour quoi les travailleurs se sont battus. Nous ne pouvons pas laisser les banquiers, les spéculateurs et les ayatollahs du marché libre s’emparer de nos services publics et détruire les acquis sociaux historiques. Nous allons redoubler d’efforts pour résister et défendre ce qui est cher aux populations d’Europe. Nous devons être à la hauteur de ce défi. »

« Si les dirigeants européens n’écoutent pas notre message, nous allons intensifier nos efforts pour une autre Europe sociale et démocratique ! »

Pour plus d’informations, veuillez contacter : Pablo Sanchez, psanchez@epsu.org, 00 32 474 62 66 33

La FSESP est la Fédération syndicale européenne des services publics, la plus grande fédération de la CES. Huit millions de travailleurs du service public et plus de 275 organisations syndicales en sont membres. Elle représente les travailleurs des secteurs de l’énergie, de l’eau et des déchets, des services sociaux et de santé et de l’administration locale et régionale dans tous les pays d’Europe y compris ceux de la frange orientale de l’Union européenne. La FSESP est l’organisation régionale reconnue de l’Internationale des services publics (ISP).

 

 

 

Colloque - Radioactivité et Santé (17.11.11)


L’asbl GRAPPE. Organise un colloque International sur les risques des faibles doses de radioactivité. Ce colloque aura lieu le 2 mars 2011 (et non le 2 décembre en raison de la manifestation syndicale) de 9h à 18h dans la Salle des Congrès du Parlement National (Maison des Parlementaires) 21, rue de Louvain - 1000 bs Bruxelles.

Faibles doses : risques et radioprotection.
– A l’heure où est en débat l’opportunité de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires les plus vieux, dans un contexte de concurrence économique intense entre producteurs d’électricité, il est essentiel de se réinterroger sur la radioprotection au sein de l’industrie nucléaire. Le problème des conditions de travail est en effet déterminant tant pour la santé des travailleurs que pour la sécurité des populations.
– Des études épidémiologiques récentes et interpellantes font état de la dangerosité de l’environnement des installations nucléaires pour la santé des populations riveraines.
– Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl continuent à se manifester aujourd’hui. Les travaux de scientifiques russes, biélorusses et ukrainiens sont ignorés par les institutions internationales alors qu’ils remettent en cause les connaissances établies sur les effets de la radioactivité, du fait notamment du rôle de la contamination interne.
– La catastrophe de Fukushima, toujours en cours, aura des conséquences planétaires. L’exigence d’une information correcte et rigoureuse à ce sujet est on ne peut plus légitime.
– Le modèle de risque (relation dose-effet) actuellement admis et, sur lequel sont basées la radioprotection et les mesures à prendre en cas d’accident, est remis en cause par des études récentes et considéré comme insuffisant par des scientifiques indépendants.
L’objectif de ce colloque est de faire le point sur une problématique qui confronte depuis un demi-siècle partisans et critiques de l’énergie nucléaire.
Quels sont les risques liés aux faibles doses de radioactivité ?
Qu’est-ce qu’une faible dose ?
Peut-on considérer certains risques comme négligeables ou acceptables ?
Autant de questions légitimes qui seront en débat à l’occasion de cette journée.

Programme de la journée –
9H Accueil
9H30 Introduction aux débats
Paul Lannoye : Docteur en Sciences Physiques. Député européen honoraire.
9H50 1ère partie : Présidence et présentation des enjeux.
Marc Molitor : Journaliste à la RTBF, Auteur du livre « Tchernobyl, déni passé, menace future ? ».
10H -10H40 La radioprotection dans l’industrie nucléaire : sous-traitance et gestion de l ’emploi par la dose avec :
Annie Thébaud - Mony : Sociologue. Directrice de recherche à l’Inserm. Auteur de « Travailler peut nuire gravement à votre santé ». Jean-Marc Pirotton : Représentant FGTB Gazelco.
10H40 -11H Pause
11H - 11H40 L’environnement des installations nucléaires - impact sur la population et les écosystèmes avec :
Inge Schmitze-Feuerhake : Professeur honoraire en physique expérimentale à l’Université de Brême. Michel Fernex : Professeur émérite à l’Université de Bâle. Docteur en médecine.
11H40 -12H20 La catastrophe de Tchernobyl : quel impact dans notre pays ? avec :
Luc Michel : Professeur à l’UCL. Endocrinologue. Louis de St Georges : Expert CEN (Centre d’Etude Nucléaire) - Mol.
12H20 - 13H Débat et discussion générale.
13H - 14H30 Pause déjeuner.
14H30 2ème partie : Présidence et présentation des enjeux.
Marie Cors : Directrice politique Inter-Environnement Wallonie. Faut-il craindre les conséquences radiologiques de Fukushima en Europe ? Surveillance du territoire et information des populations avec :
14H40 -15H20 Michel Sonck : Responsable de la surveillance du territoire au sein de l’ AFCN (Agence fédérale de contrôle nucléaire). Roland Desbordes : Président de la Criirad (France).
15H20 - 16H10 Les normes de protection contre les radiations : fondements scientifiques, évolution et données nouvelles.
Paul Lannoye : Docteur en Sciences Physiques. Rapporteur du PE sur la directive Euratom 96/29.
Patrick Smeesters : Docteur en médecine. Ex-conseiller radioprotection à l’AFCN (Agence fédérale de contrôle nucléaire). Expert article 31 Euratom.
16H10 - 16H30 Pause
16H30 Débat et discussion générale
17h30 Conclusion
Martine Dardenne : Sénatrice honoraire

Bulletin d’inscription en annexe

 

Links

Bulletin d’inscription

 

 

Carte Blanche - Budget : brisons le tabou des voitures de société! (17.11.11)


Au moment où les négociateurs politiques essaient de boucler le budget 2012, les ONG d’environnement proposent, dans une carte blanche parue dans « Le Soir » du 10 novembre, de récupérer entre 3 et 4 milliards d’euros en supprimant progressivement le régime de faveur accordé aux véhicules de société, environnementalement, socialement et fiscalement inacceptable.

La question du déficit budgétaire se pose aujourd’hui avec une acuité toute particulière. Il y a des milliards d’euros à « trouver » et, dans ce contexte difficile, les décideurs politiques affichent des audaces rares, se proclament sans tabous, paraissent prêts à tout oser… ou presque. Il subsiste en effet quelques vaches sacrées intouchables au premier rang desquelles trônent les voitures de société.

L’appellation « voiture de société » peut prêter à confusion ; en fonction des sources, cette notion recouvre en effet des ensembles de véhicules différents et plus ou moins importants. Nous nous référons ici à la définition proposée dans l’étude COCA [1], qui fait référence en la matière : une voiture de société - ou « voiture-salaire » - est un véhicule dont l’employeur supporte le coût initial et qu’il met à disposition de l’employé pour ses déplacements personnels, professionnels et/ou privés. L’employé peut en faire usage sans demander l’autorisation de son employeur.

Le nombre de voitures de société s’avère particulièrement élevé en Belgique, une spécificité qui s’explique par deux éléments complémentaires. La fiscalité sur le travail est réputée anormalement élevée dans notre pays et la voiture-salaire y fait partie des dispositions fiscales qui ont pour objectif et pour effet plus ou moins explicites « d’alléger l’ardoise » des entreprises ou, pour l’exprimer autrement, de diminuer leur contribution au bien public. A titre d’exemple, un employeur qui souhaite garantir un salaire net de 2 280 euros [2] à son employé devra débourser 5 400 euros. Mais si cet employeur remplace une partie de ce salaire par une voiture de société (avantage en nature), il peut garantir à son employé un revenu équivalent à 2 280 euros en ne déboursant qu’environ 4 550 euros (ceci abstraction faite des aspects relatifs à la récupération de la TVA). Win-win, diront certains. C’est loin d’être aussi simple.

Le système des voitures de société se révèle ainsi fondamentalement inégalitaire, tant pour les employeurs que pour les employés. 64% des véhicules sont détenus par les entreprises de plus de 500 personnes contre 24% pour celles de moins de 10 personnes alors que cette dernière catégorie représente 96% des entreprises en Belgique [3]. Par ailleurs, les bénéficiaires en sont à 38% des femmes et à 62% des hommes. 1% des ménages quintile 1 (tranche de revenus les plus faibles) disposent d’une voiture de société contre 24% des ménages quintile 5 (tranche de revenus les élevés) [4].

Comme le relevait le Conseil supérieur des Finances en 2009, « sur le plan économique, octroyer un régime fiscal favorable à un avantage extra-salarial concentré dans le haut de la distribution des revenus n’est ni efficace ni équitable ». De là, il découle que « il faut aller progressivement vers la suppression du régime fiscal particulier des voitures de société et aligner la taxation de l’avantage de toute nature sur celle des salaires, tant dans le chef de l’employeur que dans le chef du salarié. » [5] Selon les diverses estimations, cette réforme rapporterait à l’État entre 3 et 4 milliards d’euros !

Le régime de faveur accordé aux véhicules de société est d’autant moins défendable qu’il constitue une aberration du point de vue environnemental. Certes, ces véhicules intègrent les dernières technologies et exigences en matière de pollution mais ils sont généralement choisis parmi des modèles moyen ou haut de gamme, plus lourds, plus puissants et plus gourmands. Si bien qu’au final, contrairement à ce que prétend le discours des constructeurs, ils émettent plus de CO2 que les véhicules privés ! Pour l’année 2010, les émissions moyennes des voitures neuves étaient ainsi égales à 146,8 gCO2/km pour les voitures de société contre 129,7 pour les voitures de particuliers [6].

Par ailleurs, en confirmant l’équation « voiture = réussite sociale » (le « standing » et la taille du véhicule dépendent non pas des besoins réels mais de la fonction occupée par le salarié), ce système contribue à renforcer l’image positive de la voiture et donc sa prédominance dans nos comportements de mobilité. C’est peut-être son aspect tout à la fois le moins débattu et le plus impactant.

Les ONG d’environnement proposent une combinaison de mesures visant à modifier progressivement le système. Ces mesures portent tant sur les dispositions fiscales relatives à l’employeur que sur celles applicables à l’employé. Elles conduiraient à la réduction progressive puis, in fine, à la suppression de l’actuel manque à gagner pour les finances publiques. Certes, le statut d’« avantage fiscal acquis » de la voiture de société rend la révision du système politiquement délicate. Mais en ce temps de disette budgétaire, l’heure semble venue de s’attaquer de front à une situation environnementalement, socialement et fiscalement inacceptable.

Signataires

Christophe Schoune, Secrétaire général d’Inter-Environnement Wallonie.
Michel Genet, Directeur général de Greenpeace Belgique.
Mathieu Sonck, Secrétaire général d’Inter-Environnement Bruxelles.
Lieze Clots, Directrice politique du Bond Beter Leefmilieu.
Ann Descheemaeker, Directrice du Brusselse Raad voor het Leefmilieu.

Notes

[1] COCA (company cars analysis), Cornelis et al., 2007.

[2] Avec un taux moyen de précompte professionnel de 36%.

[3] Corporate Vehicle Observatory, dossier de presse 02/06/2010, ARVAL, BNP Paribas Group.

[4] COCA.

[5] Conseil supérieur des Finances, Section « Fiscalité et parafiscalité », La politique fiscale et l’environnement, septembre 2009.

[6] Statistiques FEBIAC.

Publié le jeudi 10 novembre, par Inter Environnement

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 22:29

Ce n’est pas l’unanimité au PS belge francophone. Des voix, dont celle de Merry Hermanus, commencent à s’élever pour qu’Elio Di Rupo n’accepte pas de prendre le poste de Premier ministre, de crainte qu’il soit l’otage des libéraux et des « marchés ».

 

Personnellement, je partage tout à fait l’opinion de ces militants et de Merry Hermanus en particulier avec qui je ne cache pas entretenir des liens d’amitié.

 

Voici sa lettre ouverte qui est parue sur son blog et qui a été publiée en partie par l’hebdomadaire bruxellois « Le Vif ». Cette lettre ne reflète évidemment pas l’opinion de tous les membres du club « Osons le Socialisme ». Elle est une pièce à ajouter au dossier.

 

Pierre Verhas

 

 

 merry_hermanus.jpg

Merry Hermanus, échevin à Jette, demande à Elio Di Rupo de "ne pas y aller".

 

Elio, tu me pardonneras de m’adresser à toi via mon Blog, mais ce que j’ai à te dire nous intéresse tous.

L’humanité dont tu as fait preuve à mon égard dans les moments particulièrement difficiles que j’ai connus me conduit à penser que tu me comprendras.

Tu me comprendras d’autant plus que cela fait maintenant plus de cinquante ans que je milite au sein du notre Parti.

Je veux d’abord te dire toute mon admiration pour le travail accompli, et pour l’extraordinaire persévérance et l’infinie patience dont tu fais preuve.

J’ose cependant penser que tu souffres peut-être du mal qui frappait Fabrice del Dongo à la bataille de Waterloo.

Ressembler à Fabrice del Dongo, c’est pas si mal !

Stendhal nous explique qu’au cœur de la bataille, il ne pouvait forcément pas la comprendre.

Ce n’est pas te faire injure que de penser qu’enfermé dans différents conclaves depuis des mois et des mois, tu es dans la même situation.

Cela fait des mois et des mois que tu t’échines à concilier l’inconciliable !

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Elio, faut pas y aller !!!

Après l’accord communautaire, sont venues les questions budgétaires et, là, c’est l’affrontement brutal entre les thèses ultra-libérales et notre devoir de défendre notre mode de vie, j’irai jusqu’à dire notre civilisation.

Tout ce qu’ils veulent détruire m’apparaît essentiel.

Au plan institutionnel, je suis du même avis que Spitaels. Il  ne peut s’agir que d’une trêve, courte, très courte.

Pour le comprendre, il suffit de croiser les déclarations de Kris Peeters, du patronat flamand, de De Wever, et de quelques autres.

Ce n’est qu’une étape vers une inévitable forme d’indépendance de la Flandre !

Tôt ou tard, il faudra y passer.

Il y a longtemps déjà, Moureaux, dans un article du « Soir » s’était résolu au confédéralisme.

Ce qui me conduit à t’écrire, ce sont les invectives qui te sont lancées et qui nous blessent tous.

Passons sur les insultes quasi racistes de De Wever et du curieux hommage qu’il rend à sa femme de ménage nigérienne, mais quand Reynders éructe « C’est au tour du PS de payer », c’est bien pire !!!

 

Que devons-nous payer ?

D’avoir gagné les élections ?

Le fait que tu aies réussi à remettre le CDNV à la table des négociations ?

Le fait que tu aies abouti à un accord sur BHV ?

C’est un comble !

Dans le débat budgétaire, on en est à se jeter à la tête les 40 Porsches de sociétés et les sempiternels abus en matière de droits sociaux.

La carte blanche de nos parlementaires dans le « Soir » peut se lire comme un palindrome où, dans un curieux effet de miroir, on décode le contraire de ce qui est écrit.

Cet article m’apparaît comme le signal d’arrêt de ce qui devrait rester une sinistre plaisanterie, car quand vas-tu gouverner ?

Pendant combien de temps ?

Et, surtout, quelle politique vas-tu faire ?

Au mieux, tu pourras gouverner 18 mois

Ce seront, n’en doute pas, 18 mois d’enfer !!!

J’étais au Cabinet d’Edmond Leburton en 1973 et 1974.  Il fut le dernier vrai Premier Ministre francophone, VDB n’ayant présidé que quelques mois un gouvernement de transition.

Dès son investiture, des tombereaux d’insultes engloutirent Leburton.

J’ai récemment relu, pour la rédaction de mes mémoires, la presse des années 1973 et 1974.

C’est invraisemblable !

On se moquait en permanence des quelques mots de flamand qu’il balbutiait.

Il fut sans cesse harcelé par le CVP.

Il n’eut pas une seule minute de répit.

Mais, dans son cas, la situation économique et financière était excellente.  Il y avait, en 1973, 93.000 chômeurs complets indemnisés !  On croit rêver, et, surtout, on mesure le gouffre où on se trouve.

Ce qui n’empêchait pas certains d’accuser la « femme de médecin » de profiter du chômage, exemple emblématique, comme, il y a peu, le plombier polonais.

Le Gouvernement Leburton fut un chaos permanent auquel j’assistais, totalement médusé, du haut de mes 29 ans.

J’eus aussi le privilège de participer à la négociation du Pacte d’Egmont.  Une dizaine de jours après la signature, lors d’une balade au Sablon, je vis quelques personnes déposer une gerbe de fleurs devant les statues des Comtes d’Egmont et d’Horne.  Ces Flamingants s’opposaient au Pacte !

Quelques mois plus tard, c’était devenu un chiffon de papier !!!

Dans l’incroyable marasme des Finances mondiales, avec les partenaires qui sont les tiens, quelle politique vas-tu pouvoir mener ?

Celle du socialiste Zapatero ?

Celle du socialiste Papandreou ?

Non, Elio, n’y va pas !!!

A n’en pas douter, si tu deviens Premier Ministre, ce qui se profile à l’horizon sera une défaite électorale historique pour le PS !

Ceux que nous devons défendre ne nous pardonneront pas, et ne comprendront pas, et pour cause, la politique que tu seras contraint de mener.

Je suis conscient qu’une part importante de l’action politique est motivée, et c’est très bien ainsi, par des facteurs personnels.

J’aurais été fier, très fier, de voir sortir de nos rangs un fils d’immigrés pauvres pour endosser la charge prestigieuse de Premier Ministre.

Quelle revanche sur la vie !

Quelle revanche sur ceux, si nombreux, qui, en 1996, voulaient t’assassiner judiciairement !

Mais si cette ambition, oh combien justifiée, doit conduire le Parti au néant, j’estime qu’alors, le prix à payer est lourd, beaucoup trop lourd.

Tiens, à propos Elio, une chose qui n’a rien à voir, mais quand même.  Lorsque je te vois en compagnie des Présidents de partis, je constate que tous, sauf toi et Beke, sont des fils de…, ou même des filles de…

Faut-il en déduire que nous sommes dirigés par une Aristocratie d’Etat ?

Cela aurait été d’autant plus formidable que ce soit toi, fils d’immigrés, qui émerge.

Non Elio, non, faut pas y aller !!!

Dans les années 90, Busquin nous expliquait que nous devions avoir le courage d’être au pouvoir pour sauvegarder ce qui pouvait l’être de nos acquis sociaux.

Il disait qu’il fallait « accepter de descendre quelques marches pour ne pas dévaler tout l’escalier ».

Aujourd’hui, ce qu’on va te demander comme Premier Ministre, ce sera de détricoter complètement ce qui a pris des décennies à être construit, à savoir une société qui allie la protection sociale à la Liberté politique.

La main invisible des marchés pèsera de tout son poids sur ta nuque, et te fera baisser la tête.

Demande aux sidérurgistes de Liège et de Charleroi ce qu’ils en pensent.

Tu seras prisonnier de tes curieux alliés qui, au Gouvernement, jour après jour, voudront te faire payer ta réussite.

Déjà, et ils ne s’en cachent pas et tu le sais, ils sont, eux, des alliés indéfectibles de la « main invisible », celle qui frappe toujours les plus faibles.

Non Elio, n’y vas pas !!!

Bien sûr, aujourd’hui, différents milieux t’encensent, je les connais, je les ai fréquentés.

Ils attendent  beaucoup de toi, tu es leur sauveur.

Tu as su sauvegarder ce qu’ils sont, ce qu’ils ont !

D’autres, beaucoup d’autres, espèrent, à travers toi, un destin prestigieux.

C’est toujours comme ça !

Ils gravitent autour de toi tant que tu pourras servir.

Ne sois pas, comme disaient les Communistes, leur « idiot utile ».

Quant aux Médias, ils t’appliqueront l’impitoyable loi des trois « L » :

D’abord, ils te Lècheront.

Puis, ils te Lâcheront.

Pour, enfin, te Lyncher !!!

Certains, alors même que tu n’es pas encore en place, parlent de « fin de  l’état de grâce », de « l’échec de la méthode Di Rupo ».

Non, Elio, faut pas que tu y ailles !!!

Au point où nous en sommes, il ne reste qu’à couper le nœud gordien et faire appel au peuple, en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles, pour lui demander ce qu’il veut vraiment.

Est-ce un gros mot, en Démocratie, que de demander leur avis aux citoyens ?

Si la Gauche européenne veut encore exister, si elle a encore un sens et un avenir, elle ne pourra se contenter de changer la place des couverts sur la table, elle devra la renverser!

Non, Elio, n’y va pas !!!

Il est vrai que le pire n’est jamais certain, mais crois-moi, et je m’y connais, il n’est jamais décevant !

Avec toute mon estime.

Merry Hermanus

 

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 10:15

Grèce et zone euro

 

Que retenir de la semaine de psychodrame autour des intentions du chef du gouvernement grec ? Qu’il a cherché par tous les moyens à faire partager  la responsabilité de sa politique par d’autres que le Pasok – par le peuple tout entier dans le cas de l’improbable référendum, par l’opposition de droite via une tardive « union nationale » ?

 

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Papandréou victime d'un Anschluss monétaire

 

Cela a permis aux médias d’éviter les questions qui gênent : comment une Grèce qui s’enfonce dans la récession verra-t-elle les rentrées fiscales se normaliser, alors que cet Etat ne dispose même pas des outils nécessaires à cette fin ? Et demain, quand la Grèce sera à nouveau au bord de la cessation de paiement, va-t-on vouloir lui imposer un quatrième « plan de sauvetage » ?

 

Il est plus commode de crier « Haro sur les Grecs » rendus quasiment seuls responsables de la crise financière internationale !

 

Naguère, pour soumettre un pays, on  utilisait des moyens militaires.  De nos jours, on envoie non des chars mais des experts pour y faire la loi. Ce qu’on fait les Sarkozy et les Merkel à Athènes, avec le concours du FMI, c’est un Anschluss monétaire. Ceci dit sans la moindre illusion sur la classe dirigeante et possédante en Grèce, co-responsable de tout ce gâchis…

 

Tunisie

 

La victoire du parti Ennahda, qui rate cependant la majorité absolue, aux élections tunisiennes, était à prévoir. On ne s’en réjouit pas, mais il faut se garder de toute conclusion sommaire, la Tunisie n’est pas vouée à « l’islamisme » pour autant. Ennahda, qui veut dire « Renaissance », est d’abord un parti conservateur, d’ordre moral et de défense des propriétaires, à l’instar de notre  bonne vieille démocratie chrétienne en Europe. Le mouvement, persécuté sous la dictature, est le principal bénéficiaire d’une opposition souterraine…

 

 

 ghannouchi.jpg

Rachid Ghannouchi leader du parti Ennahda

 

Il faut abandonner le mot « islamiste », trop ambigu et trop voisin d’ « islamique ». L’ennemi à désigner est avant tout le courant salafiste dans l’Islam, qui est, lui, incompatible avec la démocratie et l’égalité des sexes. Si Ennadha pratique un double langage, cela se saura vite dans la pratique de sa politique.

 

Et les forces laïques, avec trois partis largement représentés,  n’ont pas été balayées à ces élections tunisiennes, et sont en position de participer au gouvernement.  

 

Palestine

 

L’admission de la Palestine à l’Unesco, par une majorité proche des deux tiers, souligne l’isolement croissant sur la scène internationale de la droite sioniste au pouvoir en Israël, laquelle refuse une négociation de paix sur une base objective, avec l’arrêt de la colonisation.

 

Mais cette droite « tient » Obama jusqu’à l’élection présidentielle américaine.

 

 

 obama03.jpg

Barack Obama est "tenu" par la droite.

 

Les Etats-Unis ont du coup annoncé des sanctions financières à l’égard de l’Unesco.

 

On appréciera l’intérêt de ces humanistes délicats pour la culture et le patrimoine au niveau mondial.

 

Notons que la Belgique a suivi la France dans un  vote positif…

 

Population mondiale

 

Le chiffre de sept milliards a été atteint. Sans faire du malthusianisme doctrinal, il est clair qu’une natalité excessive est toujours l’escorte de la grande pauvreté, puisqu’elle diminue spontanément avec l’élévation du niveau de vie. Et dans ce monde à sept milliards d’humains, une partie d’entre eux  souffre toujours de la faim et de la malnutrition, tandis qu’une pression intenable dans le futur s’exerce sur les ressources naturelles.

 

R.F.  

                                                                                                                                                    

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 00:33

La Grèce a-t-elle échappé à un coup d’état militaire ?

 

Plusieurs sources estiment que la décision surprise de Papandréou d’organiser un référendum est une tentative désespérée de sauver la démocratie en Grèce.

 

Avant d’annoncer sa décision, tout l’état-major de l’armée grecque a été limogé. Sans doute n’aurait-il pas accepté les coupes sombres dans le pléthorique budget de la défense et l’éventualité d’une situation insurrectionnelle. D’autres pensent que tout cela était préparé depuis longtemps et que le gouvernement Papandréou rechercherait une porte de sortie honorable.

 

 

 Papandreou.jpg

Papndréou tente de sauver sa peau et avec lui, la démocratie...

 

 

Toujours est-il que la crainte d’un coup d’état militaire a déjà été exprimée et pas par n’importe qui : Michel Rocard, dans le Monde du 4 octobre, redoute qu’en cas de durcissement des conditions imposées à la Grèce : « Si c'est le cas, dans l'état de colère où va se trouver ce peuple, on peut douter qu'aucun gouvernement grec ne puisse tenir sans appui de l'armée... Cette réflexion triste vaut sans doute pour le Portugal et/ou l'Irlande, et/ou d'autres, plus gros... Jusqu'où ira-t-on ? »

A force de jouer avec le bien être des peuples et la démocratie, nos dirigeants feraient bien de prendre garde…

 

 

Charlie Hebdo, tête de Turc ?

 

 

 

En plus de l’attentat qui a incendié ses locaux, le site de l’hebdomadaire satirique parisien a été piraté. On pense sérieusement que les hakers sévissent depuis la Turquie.

 

 

Charlie-hebdo_incendie.jpg

 Charlie Hebdo victime des islamistes turcs ?

 

Certains craignent une « ottomanisation » du monde arabe depuis les « printemps arabes », notamment via les partis islamistes. On sait que Ennadah, le parti islamiste tunisien qui a obtenu 40 % aux élections, a été financé par le Qatar et par la Turquie.

 

 

PV

 

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 20:17

Opposons nous à la pensée unique ! Adresse de contact : fal.roberty@skynet.be

 

Les gnomes de la non Europe

 

Les gnomes peuvent plastronner : ils ont une fois de plus « sauvé l’euro », jusqu’à la prochaine crise, chaque fois plus sévère que les précédentes. Le cas de la chancelière allemande est dramatique : elle veut ménager le contribuable (allemand), mais, éternelle hésitante, dépourvue de toute vision large, prisonnière de ses eurosceptiques libéraux et bavarois, elle fait aujourd’hui ce qui aurait été salutaire il y a deux ans. Elle demeure dogmatiquement opposée à la seule décision qui ferait durablement échec à la spéculation : doter la Banque centrale européenne du pouvoir de financer, sans limites, Etats et banques en difficulté, ce qu’elle a déjà fait du faire en dépit des textes qui la confinent. Citons ici l’opinion du professeur Paul de Grauwe de la Kul, et de bien d’autres économistes en dehors de la Belgique. Ce rôle est celui de la banque centrale des Etats-Unis.

 

Les gnomes effacent la moitié de la dette grecque, c’est bien, mais il y avait déjà eu une décote de 20%, « pour solde de tout compte » expliquait Van Rompuy, le porteur de dépêches entre Merkel et Sarkozy.

 

Les marchés ne manqueront pas de piger que le précédent grec sera applicable à d’autres…Pour les détourner de cette vilaine pensée, les gnomes s’enfoncent dans la mise en pratique d’une politique déflationniste, déjà appliquée à la malheureuse Grèce, tiers-mondisée, au Portugal, à l’Espagne, le droit chemin vers la récession. Elle est prescrite à l’histrion Berlusconi.  Ils vont appeler cela du « fédéralisme », alors que c’est à l’opposé le triomphe de leur brillante pratique intergouvernementale, leur gestion chaotique des crises, avec dramaturgie assurée par les médias, en dehors de toute mise en perspective.

 

Les gnomes croient que leur mécano, leur FESF de garantie, leur mille milliards d’euros (un peu plus qu’avant) vont impressionner la City de Londres (dont le porte - voix s’appelle Cameron, un super gnome) sans parler de Wall Street. Ce chiffre mirifique, mettons le en parallèle avec les 16.000 milliards de dollars d’actifs, le trou noir de la finance, qui « échappent toujours à tout contrôle » (« Le Monde Economie » du 25 octobre).

 

 Et ce n’est pas faire preuve d’européo-centrisme excessif que de s’interroger sur l’insertion de la Chine dans ce mécanisme de soutien : toute honte bue, ce n’est pas la promotion des nouveaux capitalistes chinois qui va permettre à l’Europe de s’assurer d’un minimum de protection sociale aux frontières de l’Union !  

 

La réflexion n’induit pas seulement que rien de décisif n’a été fait depuis l’état d’alerte maximum de 2008 : ni séparation des banques d’affaires et des banque de dépôt (quelques velléités, comme avec la commission Vickers en Grande-Bretagne), ni taxation des transactions financières, l’horreur suprême pour Cameron, ni lancement des euro-obligations en lieu et place des emprunts nationaux. (Cela serait du fédéralisme !).

 

Pour le retour au dirigisme

 

Plus profondément, il est vrai que la grande crise de la dette, publique comme privée, semble frapper d’inefficience les classiques remèdes keynésiens de relance par les fonds publics. On navigue donc entre Charybde et Scylla, on a le choix entre la peste et le choléra ? Et si la réponse était que le capitalisme ne peut plus résoudre ses contradictions ? 

 

Il est grand temps pour la social-démocratie d’entamer la réhabilitation du dirigisme économique. Ou il aura raison des marchés financiers, ou ceux-ci auront raison des peuples.

                                      

Robert Falony

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 11:09

 

par Gilles Durvaux

 

 

 

 

Qu’a-t-on fait contre cela ?

 

 

Les deux types de réactions connues face à la montée en puissance du capitalisme me semblent tout aussi inopérantes l’une que l’autre :

 

Il y a d’abord la position sociale-démocrate représentée par la gauche institutionnelle, toute emprunte de réalisme et qui de fait à amené bien plus qu’avant les partis qui la représente à devenir des gestionnaires de la « maison capitaliste », au point d’en avoir perdu leur âme et de se trouver dans une position où il est malaisé de distinguer le social-libéralisme du libéralisme social. Désormais, on ne parle plus de progrès social, mais on tente de sauver les meubles, on rêve d’un capitalisme raisonnable et éthique, mais en même temps, on est complice des pires prescrits du monde économique. C’est donc déplacer la lutte et le mouvement social vers l’aménagement, vers l’accommodation des conditions qui nous sont faites par le système, d’espérer qu’en faisant pression sur lui ou qu’en négociant, on pourra modifier ces conditions. Mais on le voit bien, ce système a transcendé les Etats et à échappé à leur contrôle. L’espoir d’une régulation semble donc vain… Ce qui n’empêche pas les tenants de cette position de promouvoir cette idée de gouvernance internationale. Utopie totale…

 

 

 Ensuite, il y a ce que nous faisons depuis des décennies entre nous, avec toute notre générosité, en comités restreints,  sans que le résultat de nos réunions trouve un quelconque écho auprès de nos « bénéficiaires potentiels » ou alors si peu.  Depuis tant d’années, nous faisons les mêmes constats, nous nous indignons sans faiblir devant les exactions du système capitaliste, nous envisageons la construction d’un autre monde, la création de plates formes politiques sans lendemain. Nous nous convainquons tant et plus du bien fondé de notre pensée, mais nous refusons globalement de modifier notre vision d’une société qui a changé et nous continuons à espérer qu’on pourra, par la voie d’une mobilisation collective, changer le monde. Mais à chaque fois, nous sommes déçus et pour ma part, j’ai souvent l’impression que nous ne nous parlons plus qu’à nous même. Ce qui ne veut pas dire pour autant que nous avons tort dans nos convictions… Mais il faut envisager la promotion de nos idées sous d’autres angles, sous peine d’encore plus se décourager et réduire nos rangs.

 

Ne négligeons malgré tout pas les multiples initiatives collectives qui naissent partout dans le monde et qui créent un réel espoir. Mais ayons conscience que ces mouvements restent minoritaires en regard du plus grand nombre pour qui le changement social n’est même pas envisageable. Faut-il pour cela attendre que ce même plus grand nombre soit plongé encore plus dans la précarité ou la misère afin que ces fameuses raisons objectives fassent advenir une réelle conscience globale devenant le moteur d’un changement social concret ? J’estime, quant à moi, qu’il est urgent d’agir… Mais autrement !

 

 

Une autre voie…

 

Si nos discours et nos actions n’ont pas l’impact souhaité auprès des « masses », si on ne peut attendre de la gauche modérée des changements décisifs que son poids politique pourrait malgré tout faire espérer, si on ne peut plus espérer mobiliser un très grand nombre d’individus pour modifier le rapport de force, si l’individualisme a fait autant de ravages dans le collectif, si à chaque fois que l’on se lance dans une action, nous avons l’impression d’être une équipe de football de niveau provincial face à un rouleau compresseur de classe internationale,  on ne doit pas pour autant s’avouer vaincus. Et si notre méthodologie s’avère inefficace, c’est donc qu’il faut la changer…

 

Se réconcilier avec les plus nécessiteux…

 

Un premier type d’action est abordable et s’adresse avant tout aux exclus sociaux, ceux qui constituent, quoiqu’on puisse en dire, un de nos plus importants « publics cibles ». Les partis politiques traditionnels ont pour la plupart d’entre eux délaissés ces catégories sociales, sauf pour les enjoindre de se mettre en recherche d’emploi, relayant ainsi les prescrits de la Communauté européenne.  L’ensemble des démarches prises à leur égard à tendance à les tenir pour responsables de leur situation, alors que la majorité des responsabilités sont ailleurs… Ces façons d’agir les ont plongés dans le dégoût des institutions et de tout ce qui incarne la politique, les faisant ainsi devenir des cibles rêvées pour l’extrême droite.

 

 L’action proposée ici à l’égard des défavorisés a déjà été pratiquée, mais plutôt dans les domaines de la formation-emploi : l’idée consisterait à recréer des lieux de rencontres autour de projets sociaux qui seraient de nature à amener ces personnes vers plus d’autonomie et de dignité. Par le biais de ces lieux, on pourrait promouvoir nos idéaux, on pourrait démontrer que l’existence de ces « niches » de valorisation sociale est l’émanation de nos idéaux. Il faut donc opérer un rapprochement, non pas pour apporter encore plus de charité et de condescendance, mais bien pour mettre en œuvre des projets de nature à rendre les plus démunis acteurs de changement, plutôt qu’objets d’aide sociale. Cela consisterait à satisfaire les besoins les plus essentiels de ces personnes. Parmi ces besoins, il y a notamment l’accès à des produits alimentaires de qualité que leurs capacités économiques ne leur permettent pas, les reléguant ainsi dans la « malbouffe ».

 

Un des exemples concrets pour rencontrer ce besoin pourrait être la création de jardins collectifs en partant de l’idée des jardins populaires d’antan : J’étudie cette possibilité dans ma commune de Châtelet, ce dans le cadre de mon mandat de conseiller (suppléant) CPAS. L’idée serait de se réapproprier les terrains en friches, inutilisés par la commune ou par le privé, d’impliquer dans cette réappropriation des personnes en grande difficultés sociales, et d’y implanter des jardins biologiques. Les avantages de ce projets sont multiples : retour à une activité qui doit permettre l’accès modique à des produits de qualité et qui sont issus des propres cultures de ces personnes et non d’une banque alimentaire ou d’une grande surface à bas prix, implication de personnes isolées dans un projet collectif et valorisant, rassemblement d’individus semblablement frappés par les effets de l’exclusion sociale, découverte d’un sens commun, échange d’idées au départ de cette situation, possibilité de sensibilisation de tous ces individus à l’implication dans un mouvement de changement social par l’existence d’une solution dont ils sont les acteurs plutôt que les objets, retour à plus de dignité, échanges entre générations, puisque l’on peut impliquer des personnes plus âgées et expérimentées dans le jardinage, traitement curatif plutôt que palliatif des problèmes sociaux.  Le concept « jardins sociaux » est finalement un prétexte pour une action de resocialisation. Action de resocialisation qui n’est pas action d’insertion au sens ou la pensée dominante l’entend : il s’agit bien plus de rechercher l’autonomie et la dignité des individus que l’on veut impliquer dans un projet  de ce type.

 

Ce concept de jardins sociaux est un exemple parmi tant d’autres. On peut reproduire cette action dans d’autres domaines directement en rapport avec la réalité de toutes ces personnes. Par là même, on ne parlera désormais plus pour eux, mais avec eux ! C’est bien la création d’un tissu de micro économie proximale qu’il faut envisager, qui toucherait petit à petit tous les champs de la vie quotidienne de ces personnes, à étendre ensuite à d’autres couches de la population plus « privilégiées ». Mais avant tout, il ne faut pas imaginer que ces projets peuvent d’emblée convenir à tous : arrêtons de projeter nos idéaux sur la totalité de ceux que l’on estime objectivement concernés. Il faut plutôt débuter ces projets avec des personnes motivées et espérer que la contagion opérera pour inciter d’autres personnes à rejoindre celles qui se sont déjà impliquées. La multiplication de ces initiatives – et de nombreux collectifs sont demandeurs – peut créer un réseau plus dense et se substituer en partie à l’aide sociale qui peut souvent avoir un caractère stigmatisant pour bon nombre de sans-emploi. A ce titre là, il ne faut pas négliger le rôle potentiellement important que pourraient jouer les communes dans des projets de micro économie, voire même plus largement, de « méso économie ». Celles-ci disposent de par la récente loi sur l’autonomie communale de possibilités plus étendues qu’auparavant, notamment en tant qu’acteur économique. Voilà bien un sujet de réflexion à destination des majorités progressistes qui ne manqueront pas de se mettre en place lors des prochaines élections communales !

 

  Néanmoins, cela ne suffit pas, loin de là…

 

 

Envisager de nouvelles formes d’économies

 

L’autre type d’action est plus discutable et demande un déploiement considérable d’énergie, parce qu’il se situe à un niveau macro-économique et macro-social. Il demande également une sérieuse remise en question pour de nombreux militants :

 

Notre société représente quoi qu’on en dise, un certain espace de liberté : liberté d’association et de … Liberté d’entreprendre, ce qui représente un des grands fondements du libéralisme ! Le système propose une série d’outils pour la création d’entreprises et favorise d’ailleurs celle-ci, à l’exclusion de toutes autres modalités.  Je pense que l’on a tout intérêt à réfléchir sur la possibilité de créer des entreprises alternatives basées en partie sur l’idée des coopératives d’autrefois, en se limitant au secteur des PME. On ne peut compter sur le pouvoir en place pour le faire, c’est donc qu’il faut le faire nous-même…  Il s’agirait d’utiliser les outils qui sont à disposition pour la création d’entreprises, d’aller chercher les subsides qui sont normalement accordés à des individus entrepreneurs. Si un grand nombre de ceux-ci sont parvenus à leurs fins, alors pourquoi pas nous ? Bien sûr cela peut paraître « mégalo », mais cela mérite tout de même réflexion ! Une première piste est à explorer dans le contexte des fermetures et des délocalisations. On peut mener campagne,  sensibiliser les travailleurs et les organisations ouvrières à la reprise des outils pour continuer l’activité.

 

Notre civilisation est à un grand tournant de son existence : les changements climatiques vont imposer une modification de la production, un recours massif à des énergies alternatives. Le pouvoir en place est tout prêt à offrir au système la possibilité de « réconcilier l’économie avec l’environnement » et ne voit pas d’autre recours que d’aider le capitalisme à se restructurer pour être en phase avec ce nouveau paradigme, alors que ce système s’est moqué jusqu’ici,  comme un poisson d’une pomme des questions environnementales…  Les discours électoraux vont d’ailleurs dans ce sens : sensibiliser le monde économique au potentiel que représentent les technologies de l’environnement, lui faire voir qu’il y a là un réservoir de profit énorme, étant donné le grand nombre de besoins à rencontrer.

 

A mon sens, il est possible de développer des projets dans les domaines de l’environnement et des économies d’énergie, cela en n’ayant pas la prétention de créer des structures importantes et surtout en se souvenant des erreurs du passé (les avatars des coopératives des années 70…).  Choisir cette modalité, c’est devenir quelque part « le cheval de Troie du capitalisme », en utilisant ses propres moyens pour insuffler un nouveau changement. En somme, il s’agit de se positionner autrement dans les rapports sociaux de production en devenant propriétaire de moyens de production, même limités.

 

Quels avantages à tirer de ce changement de méthodologie ? Faire exister concrètement une alternative aux yeux de tous ceux que nous n’avons pas réussi à convaincre par nos discours qui sont pour eux abstraits et lointains. L’existence d’entreprises avec des pratiques sociales respectueuses des individus aurait une grande valeur pédagogique parce que l’alternative existerait et il y aurait une comparaison possible : cette alternative ne se situerait plus dans les discours, mais bien dans le réel et elle aurait valeur d’image. Désormais, le capitalisme, même dans un contexte libéral,  ne serait plus la seule entité capable de créer de l’économie. De fait, il perdrait une partie de son monopole.

 

Créer des entreprises alternatives, c’est aussi créer des emplois pour des personnes qui en étaient exclues et qui ne faisaient pas partie du vivier d’emploi du monde économique. C’est créer un réseau, un maillage qui offrirait aux individus le choix de s’inscrire dans un monde autrement, cela sans bouleverser leur quotidien et leurs aspirations, en le faisant par la voie de l’emploi et leur faisant découvrir de nouvelles conditions sociales propices à leur épanouissement individuel et collectif. En les faisant faire partie d’entités autonomes, c’est tenter de soustraire un plus grand nombre possible de ces personnes à la mainmise du monde économique. Outre le potentiel représenté par les nouvelles technologies en phase avec l’environnement, les entreprises alternatives peuvent aller à la rencontre de besoins de proximité qui ne sont plus assurés par le capitalisme qui les a délaissés pour cause de rentabilité insuffisante. D’autres émettent également l’idée de la création de banques alternatives. Plusieurs existent peut-être déjà. Dans ce cadre, l’idée de création d’un fonds de financement pour des initiatives économiques nouvelles n’est peut être pas saugrenue. Reste à y réfléchir…

 

J’entrevois évidemment que ce projet sera durement combattu et qu’il ne sera pas facile de réunir les moyens, notamment par l’opposition féroce qu’il suscitera.  Mais ce combat va forcer le système à se contredire : alors qu’il prône la liberté d’entreprise, en combattant l’idée de l’entreprise alternative, il dénoncera lui-même la liberté d’entreprendre qui lui est si chère !

 

Encore une fois, il ne s’agit pas de renoncer aux luttes traditionnelles. Elles ont toujours leur raison d’être. Il y aura toujours des injustices qui mériteront d’être combattues. Mais en introduisant un biais dans le système, on disposera d’un outil précieux pour gagner des combats que l’on n’aurait pas pu gagner sans posséder des alternatives réelles, je veux dire par là posséder des moyens de production, comme le possède le monde économique.  J’ai évidemment conscience qu’il s’agit bien là d’un bouleversement à contre culture pour de nombreux militants : il s’agit d’adopter une nouvelle philosophie qui ne se situe plus dans la logique de l’agitation sociale et de la revendication.  Cela comporte une solide part de mise en danger, mais cela peut constituer une « preuve sociale » de nos idées et aspirations à un monde meilleur.

 

En conclusion…

 

Un aspect important de ces nouvelles méthodologies est l’action « positive » : désormais, on ne se positionne plus sur le terrain attendu de l’agitation sociale.  Alors que les mouvements sociaux sont souvent stigmatisés par les médias et le monde politique, que le pouvoir dispose d’outils pour réprimer toute action qu’il estime centrifuge, on se retrouve là dans une position positive, « médiatiquement correcte » : comment pouvoir encore nous accuser de paralyser l’économie et de détruire l’emploi par des actions soit disant déraisonnables,  puisque nous devenons acteurs de développement ? Nous pouvons renverser la perspective et prendre le système à revers, sur un terrain où il ne nous attendait pas. Nous avons l’occasion d’acquérir un statut de « minorités influentes » et d’initier un nouveau courant dans la construction d’un monde meilleur.

 

Il faut par ailleurs considérer qu’une partie de la population, d’ailleurs grandissante de jour en jour, ne s’accommode plus de ce système. Néanmoins, on ne lui donne pas le choix et il ne faut pas espérer que le pouvoir en place lui donnera un jour. Par conséquent, nous devons penser à construire ce choix. Le construire, c’est ne plus se contenter de discourir sur un autre possible, c’est le réaliser, même à petite échelle… C’est inviter des gens à se soustraire d’un système qui ne leur convient plus, même si on peut nous reprocher de vouloir créer un monde parallèle.

 

Ce que je propose ici est en quelque sorte une pierre à casser. Il y a dans nos mouvements de nombreuses personnes qui possèdent un haut degré d’expertise en matière de technologies, d’économie et de social. Un premier pas serait de prendre la peine d’étudier la question et cela pourrait passer par la création d’une « Fondation pour des Alternatives Economiques ».

 

Mon objectif n’est pas d’inciter au renoncement à nos idéaux mais bien de les questionner et de les promouvoir par de nouveaux moyens. Le but de cet article est à minima de susciter le débat et j’espère évidemment qu’il aura lieu ! Encore une fois, il faut considérer tout ce qui précède, constats et présentation de solutions confondus, comme autant d’hypothèses qui méritent confirmation ou infirmation…

 

 

____________________________________ 

Notes : (1) et (2) de Gaulejac Vincent, Taboada Leonetti Isabel, La lutte des places, Desclée De Brouwer Paris 1997. (3) et (4) Blampain Jeremy, Les publics de la FUNOC et leurs rapports à la formation L’Harmattan, Paris, Contradictions, Bruxelles, 1997.

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 11:14

par Gilles Durvaux

 

 

Nous publions ici une très intéressante contribution de Gilles Durvaux, militant politique et syndicaliste à Charleroi et membre du club « Osons le socialisme ».

 

Cette contribution publiée en deux phases, suscite un débat. À vous d’y participer. Pour ce faire, il suffit, en fin de texte de cliquer sur « Ecrire un commentaire ». Apparaît alors une boîte de dialogue où vous pourrez transcrire votre commentaire et ensuite, vous cliquez sur « publier » et le commentaire figurera dans la rubrique « voir le commentaire ».

 

N’oubliez pas que le blog « Osons le socialisme » est avant tout un lieu de débats.

 

Participez- y ! A vos claviers !

 

 

Préambule

 

Les événements se précipitent et confirment au moins une chose : le capitalisme n’avait aucune volonté de s’amender lors de la crise de 2008. Pire, il a, par le truchement de ses agences de notation, ses experts, imposé ses dictats et ses « solutions » au monde politique qui n’a d’autres alternatives que de mettre en place les moyens institutionnels pour les appliquer. L’exemple de la Grèce est à ce point exemplaire : voilà un gouvernement de gauche contraint et forcé d’élaborer des plans d’austérité les uns après les autres, sans qu’en contrepartie et objectivement il n’existe des lendemains meilleurs. L’Espagne, autre pays gouverné par une formation de gauche suit la même logique, et bientôt d’autres la suivront, également, sous peine de subir les foudres d’une Europe inféodée au modèle libéral.

 

Ceux qui ont espéré, ou espèrent encore, une régulation, un retour à la raison de ce système en ont été pour leurs frais et ne doivent pas se faire d’illusions avant bien longtemps. Cette volonté d’un petit nombre d’ultra nantis à se soumettre au bien commun n’existe pas. Comment oser croire qu’une économie mondialisée et volatile pourra être mise sous contrôle planétaire, alors que peu de pays arrivent à s’entendre sur le comment y arriver ? Ce ne sont pas les rodomontades  d’un Barroso prononçant un discours devant le Parlement Européen qui y changeront quoi que ce soit. Et par chez nous, les paroles indignées d’un monde politique, mais qui sait si bien au fond de lui, qu’il ne peut pas grand-chose face à la possible faillite des banques ou la fermeture des hauts fourneaux liégeois, sinon gérer au mieux les conséquences néfastes de ces avatars, ne sont-elles pas de vaines paroles éculées ?  Il est loin le temps où les grands capitaines d’industrie ou les banquiers pouvaient être touchés, montrés du doigt pour leurs injustices, tant ils étaient proches de leurs usines ou de leurs banques et habitaient à proximité du monde du travail. Ce temps là est passé et on se trouve face à une puissante nébuleuse devenue intouchable.

 

Et pourtant, faut-il accepter qu’un si petit nombre continue à faire du mal à un aussi grand nombre ? Faut-il accepter que ce monde financier, dématérialisé, abstrait de l’économie réelle, obsédé par sa logique de croissance et d’hyper profit impose à la terre entière un modèle devenu illégitime et parfaitement immoral ? Aujourd’hui et demain, de plus en plus d’individus osent et oseront les mots qui fâchent : il faut en finir. Il faut oser envisager l’après capitalisme !

 

Oui mais comment ? Toute possibilité de réforme de l’économie mondiale me semble impossible, comme je l’ai dit plus haut, tellement ce système transcende désormais les Etats les plus puissants de la planète, si tant est qu’il existe une volonté de leur part de lui imposer une régulation efficace. Reste alors la solution de la révolution… C’est à mes yeux une solution qui reste envisageable, mais qui aura un coût humain incommensurable et qui ne pourra se faire avant bien longtemps ici en occident où la conscience collective n’est plus celle d’il y a cinquante ou soixante ans. Le consumérisme et les divertissements proposés par les médias ont phagocyté les esprits et les ont détournés de cette fameuse indignation dont on devrait tous se doter face à l’injustice globalisée. Certes, de plus en plus de gens se rendent bien compte que « quelque chose ne va plus », mais ils sont encore très loin d’une réelle conscience permettant de changer le monde, et,  il faut bien le dire, ils se méfient de la politique, tant elle a pu les décevoir. Les mouvements d’indignation qui se développent partout – 146 grandes villes du monde, ce n’est pas rien – ont quelque chose d’encourageant, mais le rapport de force me semble absolument inégal.

 

C’est pourtant bien sur ce rapport de force qu’il va falloir agir. Il est à recréer dans l’intérêt des populations qui comme je l’ai également dit n’ont plus grand-chose à attendre d’une gauche institutionnelle qui n’a plus rien de novateur à proposer et qui se contente d’amender des mesures dictées par le monde économique.

 

Une autre voie serait justement de réduire les écarts dans ces rapports entre nous tous et la trop puissante économie de marché qui s’impose comme un système totalitaire. S’il semble si lointain, voire aléatoire d’y arriver par la mobilisation collective, il faut donc envisager quelque chose de novateur, d’inattendu, d’original : la création d’un tissus économique parallèle et alternatif, issu, non pas des mains des Etats ou de leurs institutions, mais bien de celles d’un  monde associatif présent ou à étoffer par de nouvelles associations. Ces actions, je les vois, non pas comme un affrontement traditionnel entre thèse et antithèse, mais bien comme un dépassement des situations et des déterminismes qui s’imposent à nous.

 

Le texte qui suit a été écrit voici quatre ans, juste avant la crise de 2008. C’est un document qui tout d’abord brosse un « état des lieux » qui a toujours son actualité. Il propose ensuite des pistes de solutions autour de la création d’un nouveau tissus économique, agissant d’abord de façon proximale, dans une sphère micro économique à destination des plus nécessiteux qu’il faut reconquérir, pour ensuite progressivement déboucher dans des contextes plus élargis afin de montrer au plus grand nombre qu’il peut exister concrètement, autrement que dans les discours, un monde juste et favorable au bien commun. Il me semble nécessaire de mettre en place ces alternatives concrètes afin au moins de combler les vides que laissera le capitalisme s’il continue à détruire les structures de l’économie réelle, voire même s’il fini par sombrer corps et bien, implosant de lui-même, victime de ses excès que désormais certains experts libéraux viennent à dénoncer. La création de ce nouveau tissu économique doit être, je le souligne, contemporaine des autres moyens de lutte déjà existants. Tout cela devrait interagir, former un outil efficace tendant à faire naître les alternatives rêvées par tant de progressistes.   Bien entendu, il faut considérer ce document comme une base de réflexion à enrichir et à approfondir sujets par sujets !

 

 

Plaidoyer pour une alternative « réelle »

 

La thèse que je propose ici est la suivante : Face aux changements que notre société a subi ces dernières décennies, l’agitation sociale, méthodologie traditionnelle de la gauche radicale, si elle a toujours sa raison d’être, n’est sans doute plus suffisante pour agir sur les rapports de force et créer le changement social. Il faut donc envisager une autre méthodologie… Ces propos que certains pourront estimer comme iconoclastes voire défaitistes, sont le fruit d’une réflexion personnelle après des années de questionnement et souvent de désarroi face à la résignation d’un nombre important d’individus. J’ai longtemps cru que la précarisation des conditions sociales serait le combustible qui alimenterait la colère et initierait le changement social que nous espérons tous. Je pense que je me trompais… Mais plutôt que de m’enfermer dans des constats pessimistes, j’ai préféré à un moment donné m’investir dans une réflexion sereine. Dans le présent article, je parlerai souvent en terme de « je », car il s’agit bien d’une réflexion qui m’est toute personnelle et que je vous livre telle quelle. Elle est sans doute contestable et je la veux surtout comme une contribution au débat sur les alternatives face au capitalisme total.

 

Retour dans le passé…

 

Ainsi donc, le marxisme est né en réaction à la montée en puissance du capitalisme et de l’exploitation de millions de personnes qui en a résulté. Il a grandi sur fond de « société industrielle ». La société industrielle était une société inégalitaire, stratifiée à l’extrême, où la mobilité sociale était faible. Les classes sociales ont produit une intégration de leurs différents membres. Cette société était en grande partie fondée sur la valeur « Travail » qui est à la fois nécessité de survie, valeur et élément central de l’intégration sociale (1). Par conséquent, même si elles ont fait l’objet d’une exploitation, d’injustices sociales, et ont été victimes d’inégalités, les classes dominées ont été portées par un profond sentiment d’identité qui a été amené par le travail de masse.

 

Dans cette société avant tout stable, le sentiment de domination, la sensation d’injustice étaient partagés par un très grand nombre d’individus qui ont créé du lien social dit « secondaire » par le travail dans des grands ensembles industriels où ils avaient un profond sentiment de partager un sort commun. De ces vécus communs, de cette indignation commune, vont naître des représentations collectives sur les classes dominantes et surtout sur les inégalités engendrées par le capitalisme industriel. Ces sentiments communs, reproduits constamment, de génération en génération, vont fonder cette fameuse « conscience de classe ». C’est elle qui va canaliser les aspirations à la révolte, et c’est aussi elle qui va donner du sens à ces aspirations, en transformant les frustrations vécues en affirmations positives de la dignité du travail et de l’expérience ouvrière. Les mouvements de lutte ouvrière vont trouver dans l’unité qui résultera de ces sentiments le terreau pour promouvoir des idéaux de changement social. C’est ce qui va produire, pour des millions d’ouvriers, de l’espoir et de la dignité et surtout une image positive de leur statut.

 

La société industrielle va connaître une évolution constante jusque à la fin des années 60 de notre siècle dernier. Elle va aussi démontrer la fabuleuse capacité d’adaptation du capitalisme à tous les dangers qui le menace : pensons simplement à ce fameux pacte social, au concept du « Welfare State » et à la prédominance politique de la social-démocratie. Parallèlement à cela, on assistera à la montée en puissance de la consommation  de masse. Les « Trente glorieuses » vont cependant prendre fin à la faveur de la crise du Pétrole d’octobre 1973. Va alors débuter, ce que certains ont persistés à nommer « crise », mais qui s’est en fait avéré être un processus de mutation sociale, économique et culturelle qui aura une incidence considérable sur le quotidien de tous. Il faudra attendre les années 80 pour mesurer l’incidence que cette soit disante crise aura sur notre société : montée en puissance du secteur tertiaire, déclin d’une partie importante de l’industrie lourde, éclatement du secteur industriel en petites et moyennes entreprises,  mondialisation de l’économie, déplacement des centres de décision, concentration du capital dans quelques sphères, passage d’un capitalisme industriel à un capitalisme financier, nouvelles organisations du travail, progrès technologiques, mais fait le plus grave et finalement conséquence logique de cette mutation du capitalisme, l’exclusion sociale et la précarisation d’un très grand nombre de personnes issues des classes dominées.

 

L’advenue d’un nouveau type de société

 

La « société post-industrielle » qui est advenue de cette mutation économico-sociale se caractérise surtout par son instabilité et l’incertitude permanente qu’elle produit. Elle consacre l’éclatement, le polycentrisme,  au contraire de la centralisation. En tous cas, elle ne craint pas de brûler ce qu’elle a adoré un peu avant, puisque ce qui parait porteur un jour peut quelque temps plus tard devenir obsolète. A l’instar du sociologue De Gaulejac (2), je pense que l’ordre social d’avant s’est éclaté et que la « classe ouvrière » s’est fractionnée en trois pôles : un pôle promotionnel qui concerne les ouvriers très spécialisés qui peuvent espérer briguer des postes valorisants, un pôle traditionnel qui reste basé en partie sur la socialisation de la société industrielle et enfin, un pôle en perdition, qui du fait de son inadaptation aux critères de qualification exigés par le monde économique, bascule dans l’exclusion sociale. Plutôt que de parler d’intégration comme avant, on doit de plus en plus parler de compétition sociale qui met un grand nombre d’individus en concurrence les uns par rapport aux autres.

 

Un rapport de force encore plus inégal

 

Auparavant, le capitalisme était, même dans son caractère injuste, proximal et souvent incarné par la figure emblématique du patron propriétaire des moyens de production. On pouvait atteindre directement ceux qu’on tenait pour responsable de l’exploitation des classes laborieuses. C’est certes encore le cas pour ce qui concerne le monde des PME, mais celui-ci a une position marginale dans la possession des richesses. Le capitalisme, on le sait, s’est mondialisé et les propriétaires des plus grandes structures sont devenus inaccessibles et il est illusoire d’espérer que les Etats pourront faire pression sur ce système devenu volatile et inattaquable du fait de son caractère transnational.  Le pouvoir et la proximité (toute relative…)  sont désormais incarnés par la figure du manager qui n’est pas propriétaire des moyens de production. Même si les « masses » ont théoriquement de par le nombre un potentiel important de mobilisation, on doit bien constater que l’individualisme et la dépendance financière de plus en plus grande empêchent de fait une mobilisation durable. Interrogeons simplement l’histoire récente, en pensant notamment aux dernières grèves pour se rendre compte de l’issue de ces mouvements.

 

Constatons enfin que le capitalisme est devenu total, sans aucune contrepartie ou contre-pouvoir suffisant pour modifier le rapport de force, alors qu’avant la chute du mur, la simple présence d’un autre système, même imparfait, obligeait l’économie de marché à prouver qu’elle était meilleure et qu’elle offrait de meilleures conditions de vie aux individus. Aujourd’hui, le capitalisme n’a plus rien à prouver et n’a plus à se soucier du bien commun, puisqu’il n’a plus de concurrence. Le problème majeur est que la répétition des échecs dans les luttes sociales ne fait que renforcer négativement le sentiment pour l’homme de la rue qu’agir sur les mécanismes du système capitaliste n’a aucun effet et que finalement cela ne sert à rien…

 

Bien entendu, on peut toujours rétorquer que des expériences encourageantes sont nées à divers endroits de la planète, notamment au Venezuela. Mais pour ceux d’ici, le Venezuela ou Cuba sont loin… Qu’est ce qu’à leur yeux cela représente de concret, alors qu’ils sont ancrés dans le réel souvent tragique ?  L’économie de marché, de par son caractère transnational, dispose de ressources importantes et surtout de moyens coercitifs importants : pensons simplement aux délocalisations qui représentent un moyen de pression redoutable et efficace, de nature à rendre dociles un grand nombre d’individus.

 

La position des sans-emploi sur l’échiquier social : un autre monde…

 

Les discours de la gauche radicale sont généreux et proposent des solutions pour vaincre l’exclusion sociale et construire un monde meilleur. Force est de constater que de nombreux mouvements de cette gauche radicale, et notamment le PTB, placent sans hésiter les exclus sociaux sur un même plan que le reste du monde du travail. Or il semble qu’il y ait eu une scission entre ces catégories sociales…

 

Des recherches menées par la FUNOC (Formation pour l’Université Ouverte à Charleroi) (3), ou des centres de recherche dont on ne peut soupçonner leur servilité au monde économique, démontrent, témoignages à l’appui, le fossé identitaire qui se creuse entre les travailleurs et un grand nombre d’exclus sociaux. Ces derniers ont souvent tendance à raisonner en terme de « Eux les travailleurs, nous les sans-emploi ». On note aussi à maintes reprises, une certaine animosité vis-à-vis des syndicats ou des organisations ouvrières qui selon eux « ne sont là que pour défendre les travailleurs » (4). Cela met bien en lumière que cette situation d’exclusion n’est pas que financière et que le mot « social » prend tout son sens. Il ne faut pas s’étonner que ce sentiment d’être largué hors des circuits sociaux puisse engendrer des sympathies pour les discours de l’extrême droite…

 

Ces études démontrent également le peu d’intérêt des individus frappés par l’exclusion sociale pour des solutions collectives à leurs problèmes. Pour eux, la solution est avant tout individuelle et bien souvent, leurs aspirations passent par une réussite sociale, cela bien avant l’advenue d’un monde meilleur. L’enjeu n’est donc pas pour bon nombre de ces individus l’émancipation sociale mais bien la perspective de faire partie de la compétition, bref être dedans plutôt qu’en dehors.

 

 Quant à moi, au risque de me répéter,  je suis surtout interpellé par l’individualisme qui affecte un très grand nombre de personnes qui ne sont pas forcément issues des classes les plus aisées. Je pense que les biens de consommation ont de plus en plus médiatisé les relations entre individus. Les idéaux de bon nombre de ceux-ci, exclus des circuits du travail, ou en faisant partie, sont plutôt dans la réussite personnelle ou familiale, ce qui inclut la possession de biens de consommation et la possibilité d’y accéder. Bref, l’idéal à atteindre pour un grand nombre – mais pas tous, heureusement – est plutôt d’ordre matériel et promotionnel que de l’ordre de la justice sociale et du collectif.

 

Nos discours sont-ils entendus ?

 

Certains partis de la gauche radicale, je pense notamment au PTB, ont dépensé ou dépensent une énergie folle pour faire entendre leur voix. Pour quel résultat final ? Certes, on pourra arguer que les résultats électoraux sont encourageants dans certaines circonscriptions, mais que sont-ils face à ceux de l’extrême droite qui trouve meilleur écho auprès des couches les plus fragilisées de notre société, et cela sans pratiquement faire campagne ? C’est donc que notre voix n’est plus entendue par notre électorat potentiel…

 

L’hypothèse que je fais par rapport à cela est que nos discours sont trop abstraits, trop inscrits dans le long terme, alors que les préoccupations de nombreuses personnes sont avant tout situées dans l’ici et maintenant, tant leur condition est souvent dramatique. La perspective d’un monde meilleur leur semble une utopie, quelque chose de lointain et de pratiquement irréalisable, qui demanderait des sacrifices énormes… D’autre part, on peut considérer que devant le flot d’informations à laquelle tous sont soumis au quotidien, ces mêmes discours ne sont que des paroles parmi tant d’autres. L’extrême droite est sans doute mieux entendue parce qu’elle tient des discours simplistes et qui rencontrent directement les préoccupations des gens. Et comme je le soulignais auparavant, les exemples d’alternatives comme l’expérience vénézuélienne sont des perspectives lointaines, pratiquement inconnues d’un grand nombre d’individus.  Il faut se rendre compte que nous représentons une minorité d’initiés, convaincus certes, mais sans doute devenus peu convaincants…

 

On se trouve peut être face à un grand nombre d’individus qui ne se retrouvent plus dans nos idées. Les uns parce qu’ils ont le « nez dans le guidon », préoccupés qu’ils sont à préserver leur emploi et leur pouvoir d’achat, à ne pas perdre leur paradis matériel qui leur sert d’identité, bien plus que les idéaux qui animaient leurs aînés.  Les autres, qui ont basculé dans l’exclusion n’ont plus le sentiment de faire partie du monde du travail. Les mouvements ouvriers et syndicaux ne semblent plus pour ceux-là représentatifs de leur condition et ils estiment que ces mouvements sont avant tout intéressés par les travailleurs. C’est donc bien souvent le repli sur soi et les solutions individuelles qui s’imposent au lieu d’actions collectives.

 

 Une des grandes questions que l’on doit se poser est la suivante : pouvons-nous espérer parvenir rapidement – et l’urgence l’impose - à une mobilisation massive pour créer le changement social tant attendu ? La réponse est quoiqu’on en dise, non ! Même si de tels mouvements existent, ils disposent de moyens limités, parce qu’ils ne possèdent pas la capacité de diffusion massive de leurs idées, sinon par internet, et encore, est-ce le plus grand nombre qui lit ces écrits ?  Et pourtant… jamais les raisons d’un changement social n’ont été aussi évidentes et justifiées qu’aujourd’hui depuis trente ans, mais jamais la possibilité de réaliser ce changement social n’a été aussi lointaine.  Ceux qui continuent à considérer la classe ouvrière comme étant telle quelle, comme si elle n’avait pas été altérée et fractionnée par les changements sociaux de ces dernières décennies, se trompent sans aucun doute. Ils en ont une vision stéréotypée et angélisée, ils ignorent, ou feignent d’ignorer les ravages de la culture consummériste, de l’individualisme et de la concurrence entre individus. Dire que la classe ouvrière constitue toujours l’avant-garde est du même acabit : c’est faire fi de tous les bouleversements qui ont atomisé les masses, les ont fait éclater en de multiples pôles qui subjectivement ne concourent plus aux mêmes intérêts, même si on peut estimer qu’il existe pour toutes ces catégories des intérêts « objectifs » que nous avons tendance à projeter sur elles au travers de nos idées.  C’est dans cette configuration totalement différente de l’ère industrielle que nous devons promouvoir nos idéaux, ce qui n’implique nullement d’y renoncer, mais bien de changer de méthodologie pour les réaliser ou si pas de changer, tout au moins en créer d’autres promptes à renforcer nos luttes, c’est ce que je proposerai dans la suite…

 

 

Gilles Durvaux

 

(à suivre)

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 11:08

Comme lors des primaires écologistes, les sondeurs se sont trompés : François Hollande est certes en tête - en dessous de 40% - mais le fait essentiel est la poussée à gauche incarnée par Arnaud Montebourg, et due sans doute pour partie à des électeurs non PS.

 

Les électeurs du second tour se déterminent librement, mais le report quasi certain de beaucoup de voix Montebourg sur Martine Aubry rend crédible l’hypothèse de sa victoire dimanche prochain, par une marge étroite.

 

En termes de participation,  environ deux  millions et demi de gens, ces primaires sont un succès incontestable pour les inventeurs de la formule, qui ne fit pourtant pas miracle dans la gauche italienne.

 

Américanisation de la vie politique…

 

 Mais cela ne lève pas les nettes réserves que l’on peut éprouver face à pareille américanisation de la vie politique. Le PS français, victime historique du « présidentialisme » instauré par De Gaulle, et auquel se rallia Mitterrand,  des jeux d’appareils et des rivalités dans l’éternelle course à l’Elysée, n’était plus capable de procéder à un scrutin interne non contestable et réellement démocratique.  Dans la formule « large » des primaires, le poids des baronnies régionales dans les fédérations a été fortement dilué… sans être inexistant.

Ironie du sort, c’est le laudateur d’une sixième République, Montebourg, qui a fini par entrer lui-même dans ce jeu institutionnel qui consiste à « externiser » la démocratie hors du parti, par la voie des primaires.

 

L’opposition à « l’appareil » a été plus qu’un alibi. Mais pas de faux semblant : la vieille social-démocratie est morte. Les candidats se sont affrontés avec retenue. Mais Hollande et Aubry se sont trouvés dans la même situation de rivalité que le furent par exemple Obama et Hillary Clinton… Il n’y a plus de « ligne du parti », d’impulsion centrale, mais des camps de présidentiables, unis par des « valeurs » et des intérêts, à la recherche de « réseaux » dont le but premier est rarement idéologique.

 

Les deux faces de la même médaille ?

 

Constatons avec plaisir que le candidat le plus « droitier », Manuel Valls, a fait un score médiocre de cinq et demi %, lui qui se réclamait de Strauss-Kahn avant que celui-ci ne soit carbonisé. De même  Ségolène Royal, qui n’avait pas tiré les leçons de son échec dans le rôle d’une Jeanne d’Arc de la gauche, a commis l’erreur de se relancer dans cette course.   

 

Montebourg,  rescapé d’une gauche organisée en tendance au sein du PS, a été, parmi les six, le plus loin dans la critique du libéralisme économique qui tient l’Europe sous son joug, et c’est cela qui a fait son succès le 9 octobre, épaulé par des électeurs du Front de gauche.

 

A-t-il raison de dire que les candidats de tête sont les deux faces de la même médaille ?

 

Martine Aubry incarne le  mieux la vieille social-démocratie du Nord, avec plus de « sensibilité ouvrière », et son nom reste lié à la tentative des 35 heures. Elle a certainement plus de fond. Mais si c’est Hollande qui passe le dimanche 16, il faudra bien « faire avec » pour battre Sarkozy et Marine LePen.

 

 

Robert Falony

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 22:05
| Par La rédaction de Mediapart - Mediapart.fr
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