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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 14:07

 

Europe. La nouvelle Thatcher…

 

L’Union européenne est affligée d’une nouvelle Thatcher, qui se nomme Angela Merkel… La comparaison n’est pas forcée. Le nationalisme commercial et monétaire de l’Allemagne est de plus en plus critiqué par nombre d’économistes. Les tergiversations perpétuelles de la chancelière dans l’assistance aux pays faibles de la zone euro n’ont pas peu contribué en 2010 à déchaîner la rage spéculative des marchés.

 

angela_merkel01.jpg

 

Angela Merkel : la nouvelle Thatcher

 

L’Allemagne n’a jamais voulu d’une « gouvernance  économique »  de l’Union, mais elle prétend, avec le « pacte de stabilité », imposer à toute l’Europe sa propre politique de déflation salariale avantageant la compétitivité de ses entreprises au détriment du pouvoir d’achat dans les pays partenaires…   

 

ONU, Libye

 

Après une semaine d’hésitations, et alors que la position militaire des insurgés devenait désespérée, le Conseil de Sécurité a accouché, sans veto russe ou chinois,  d’une résolution aussi majoritaire qu’historique, instaurant une zone d’exclusion aérienne au dessus de la Libye, et une mission de protection des civils.

 

Libye_inquietude_combattants.jpg

 

L'angoisse des insurgés libyens : la dernière offensive de Khadafi

échouera-t-elle ?

 

Mirage-F1.jpg

 

Ces engins de mort (ici un Mirage F1) serviront-ils enfin à

sauver un peuple, plutôt qu'à l'écraser ?

 

Il faut vouloir les conséquences de ce qu’on veut : impossible de sauver l’insurrection sans moyens militaires extérieurs, et forcément occidentaux. Toute comparaison avec la guerre américaine contre l’Irak est donc un contresens. L’échec total de la révolution libyenne aurait été un désastre pour l’ensemble des peuples arabes.

 

 

R.F.

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 15:30

Voici le communiqué d'ATTAC - France sur la catastrophe nucléaire en cours à la centrale de Fukushima située au nord-est du Japon qui a subi le plus grave séisme et le plus meurtrier tsunami de son histoire.

 

Il est plus que temps que la gauche européenne se penche sur la question de l'énergie nucléaire, car il est démontré que son exploitation constitue un danger majeur.

 

Depuis la crise pétrolière de 1973, il n'y a aucune réponse réelle au défi énergétique. L'énergie fossile, les énergies alternatives et le nucléaire ont leurs limites. Le choix énergétique constitue la base de la société future. C'est le défi que doit relever le mouvement progressiste.

 

 

 

L’effroi nucléaire s’ajoute au tsunami

Le nombre de victimes du séisme et du tsunami qui frappent le Japon n’est pas encore connu : il sera élevé, même si les constructions anti-sismiques et la préparation de la population à de tels événements ont pu limiter certains dégâts et ont empêché la panique. La force de la vague a emporté les constructions humaines : c’est une catastrophe
naturelle, amplifiée par la concentration des populations. Malgré l’immensité des pertes et destructions, ces effets-là du tsunami restent à l’échelle de la pensée et de l'action humaines et des moyens à mettre en œuvre pour secourir d’abord et reconstruire ensuite.

 

 fukuyama.jpg

 

La centrale de Fukushima recèle toutes les lacunes de l'industrie nucléaire : sa technologie

dite à eau bouillante est inédéquate, elle est très ancienne (1971) et les mesures de précaution

ont prouvé leur inefficacité. Ainsi, les générateurs qui auraient dû actionner les pompes de

refroidissement se situaient trop bas et ainsi, sont irrémédiablement détruits par le tsunami.



Il en est autrement de la catastrophe nucléaire en cours, dont nous ne connaissons encore ni l’intensité ni l’ampleur. Alors que les dangers pour les populations sont déjà attestés, nous en sommes réduits à des spéculations, à des commentaires répétitifs d’experts et de politiques soucieux de ne pas rejouer la scène du nuage bloqué aux frontières, et surtout aux aléas des combustibles nucléaires en fusion et de la météo.


Cela tient bien sûr à l'opacité propre à cette activité, du fait des intérêts économiques et stratégiques qui lui sont attachés. C’est pourquoi les seuls résultats actuels de mesures de radioactivité, très alarmants, sont fournis par des experts indépendants. Mais cela tient aussi à l’impuissance à comprendre et maîtriser un processus d’emballement que les techniciens, qui luttent avec l’énergie du désespoir et avec les moyens du bord, ne contrôlent plus.

Cette catastrophe est le fruit de l’arrogance de pouvoirs qui pour des motifs divers - économiques, politiques, scientifiques - ont imposé aux populations des modèles énergétiques qui défient la raison humaine.

Face au désastre que vit le peuple japonais, l’heure est d’abord à l’expression de la solidarité internationale sous toutes ses formes. Mais l’heure est aussi à la colère et à la détermination. Cela suffit !


Assez de ces discours autistes et irresponsables sur le thème « chez nous ça n'arrivera jamais » ! Notre solidarité implique l’élargissement et le renforcement des mouvements citoyens qui demandent un débat public sur les choix énergétiques, la sortie du nucléaire et de ce modèle de développement prédateur. Il faut entamer dès aujourd'hui une réduction radicale des consommations énergétiques et la sortie définitive du nucléaire qui se révèle, une fois de plus, mortellement dangereux.

Attac France,
Paris, le 12 mars 2011
http://www.france.attac.org/spip.php?article12292

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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 11:17

Le drapeau rouge à l’étoile verte. Il est partout, il n’est pas un pays, sauf peut-être les Etats- Unis, où le drapeau national soit plus omniprésent qu’au Maroc. Aux yeux des touristes, avides de quiétude, il ne se passe rien dans le royaume. La voix « politiquement correcte », répercutée par notre guide, qui ne jette pourtant aucun voile sur la pauvreté, sur la criminalité, sur l’horreur des prisons surpeuplées, sur les crimes du règne d’Hassan II, est que le monarque actuel est le « Deus ex machina », il va veiller à tout… Les manifestations ? Elles seraient marginales…

 

drapeau_maroc.gif

 

            Un drapeau omniprésent

 

Face au luxe qui est le lot de la bonne société, aux belles demeures de la bourgeoisie d’affaires, il ne faut pas chercher loin les zones déshéritées. D’affreux bidonvilles sont visibles sur la route de Casablanca à Rabat, la vue sur la mer étant sans doute la seule consolation des miséreux qui y subsistent. Sauf dans la fonction publique, pas de couverture sociale pour la masse du peuple.

 

bidonville maroc

 

D'affreux bidonvilles pullulent entre les grandes agglomérations

 

 

 

Le roi, qui semble avoir un palais dans chaque grande ville, « veille » certainement : le discours de Mohammed VI diffusé le 10 mars annonce une nouvelle Constitution soumise à référendum, un rôle accru du Premier ministre, une décentralisation accentuée, une meilleure séparation des pouvoirs… Discours bien accueilli par « l’opposition respectueuse ». Mais qu’est ce qu’une monarchie « constitutionnelle » au Maroc ? L’héritier de la dynastie alaouite fondée au dix septième siècle, Commandeur des croyants dans un pays massivement musulman, ce qui n’est pas rien, n’a certainement pas l’intention de se satisfaire des pouvoirs de son voisin le roi d’Espagne, pour ne pas parler de ceux de la reine d’Angleterre !

 

mohamed_VI.jpg

 

Mohammed VI après son discours du 10 mars : le maintien à tout prix de la

monarchie "constitutionnelle" (?) absolue

 

Les conseillers du roi ont palabré avec les dirigeants syndicaux (UGTM, UMT et autres) et politiques. Mais les partis politiques, très discrédités, vont-ils s’engouffrer dans cette brèche ?

 

Ils sont discrédités, voire fossilisés, comme en Egypte. Le « socialisme » marocain a bien pâli.  En régression aux élections de 2007, l’UNFP affronte des formations concurrentes. C’est pourtant dans cette mouvance, fait remarquable, que le roi a choisi l’homme qui doit présider la commission de la réforme institutionnelle annoncée, un spécialiste respecté, Abdeltif Menouni.

 

Le passe-droit. La corruption. N’est-elle pas  partout ? Ministres, hauts fonctionnaires, généraux, sont aussi des hommes d’affaires, dans une opaque structure des patrimoines. Le roi pourra jouer les uns contre les autres, arbitrer entre la gauche et les islamistes, eux-mêmes « convenables », du parti Justice et développement. Entre le « mouvement du 20 février », celui qui manifeste, et l’opposition politique organisée, il faudrait une articulation solide. Notons que la contestation de rue, comme on l’a vu en Tunisie et en Egypte, est issue pour une bonne part des couches les plus jeunes de la classe moyenne éduquée. Le Maroc compterait trois millions d’adeptes de Facebook, sur une population de 32 millions et demi d’habitants.

 

La « révolution marocaine » devra donc être sociale autant que politique ; et le statut de la femme devra encore évoluer, comme en Tunisie. Et  il est intéressant d’observer que dans des villes comme Rabat et Casablanca, la moitié des filles et des femmes se promènent en cheveux dans la ville, ce qui ici devrait susciter la réflexion de ces curieux progressistes qui font du prosélytisme en faveur du voile islamique…

      

Robert Falony.

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 21:44

La tragédie qui se déroule en Libye, où la majorité d’un peuple se bat contre une tyrannie féroce, soulève une fois de plus et avec acuité le débat sur le droit ou le devoir d’ingérence. Pour aller au fait : si une intervention militaire directe du monde occidental est à exclure parce qu’elle aboutirait à spolier le peuple libyen de la victoire qu’il mérite par ses sacrifices, une assistance « extérieure » se justifie ne serait-ce que pour des raisons humanitaires, afin d’écourter le bain de sang qui est en cours.

 

La zone d’exclusion aérienne qui neutraliserait l’aviation de Kadhafi est sans doute la mesure la plus appropriée. La difficulté n’est pas technique mais politique : pour avoir l’aval du Conseil de sécurité, il faut éviter le veto russe ou chinois, et l’on sait la crainte que suscitent les rebellions populaires à Moscou et plus encore à Pékin. Solidarité des régimes dictatoriaux entre eux…

 

sarkozy-kadhafi.jpg berlusconi-khadafi.jpg

 Sarkozy et Berlusconi avec Kahafi : pour de minables contrats, toute honte bue !

 

Car, si la honte est aujourd’hui sur les Berlusconi et les Sarkozy pour leur chaude amitié d’hier avec le mégalomane de Tripoli, les révoltes populaires du monde arabe achèvent de balayer les vieux schémas hérités du temps de la guerre froide Est-Ouest. Chavez, Kadhafi et Ahmadinejad ne font pas un bloc « anti-impérialiste » par la seule vertu d’une opposition à la politique américaine… Face au capitalisme mondialisé, la réponse n’est pas dans la géopolitique mais dans l’union des peuples contre leurs oppresseurs…

 

R.F.    

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 22:48

La perte de mon ami Jacques me touche tout particulièrement. Nous nous sommes rencontrés aux Etudiants socialistes de l’ULB – qui étaient résolument à gauche – dès 1947 – il y a donc plus de 60 ans !

 

Comme l’ont rappelé ses collaborateurs du Carcob qu’il présidait depuis quatre ans, une majorité des comitards « ES » a rompu avec le PSB et adhéré au Parti communiste fin 1948. Ceci dans la foulée de leur désaccord avec la part prise par Paul-Henri Spaak au déclenchement de la « guerre froide », après l’échec de la tentative « pré – otanienne » d’éliminer du pouvoir en Tchécoslovaquie, tout comme en Belgique, en France et en Italie, les communistes et aussi ceux des socialistes qui à leurs côtés s’opposaient aux visées hégémonistes des USA post-rooseveltiens.

 

Le PCB, que nous venions de rallier, allait malheureusement assortir cette opposition, jusqu’au XIème Congrès de 1954, d’une série de positions sectaires d’inspiration kominformiste entraînant une rapide perte d’influence sociétale et électorale, voire un isolement auto - destructeur. Jacques et moi, chacun à sa manière, fûmes amenés bientôt à prendre des distances de plus en plus nettes par rapport à cette orientation désastreuse, ce qui nous conduisit à participer activement à la rupture avec le sectarisme consacrée par ledit XIe Congrès.

 

Le Carcob a illustré « avec éloquence », la manière dont tu allais participer activement des années durant, au parcours revivifié de ton parti. Ce parcours allait permettre à celui-ci, par-delà la modeste dimension électorale à laquelle il s’est trouvé réduit au cours des trente années suivantes, et même après la perte totale de sa représentation parlementaire, de jouer un rôle moteur et rassembleur – entre autres - dans le déclenchement de la Grande Grève 60-61, et dans le combat des années ‘80 pour stopper la course suicidaire aux euromissiles.

 

Ce parcours alla de pair, notamment sous ton impulsion, avec une prise de distance de plus en plus critique vis-à-vis de l’orientation « brejnévienne » adoptée par les Etats se réclamant du « socialisme réel » - prise de distance se revendiquant de façon d’ailleurs trop timide à tes yeux, d’un eurocommunisme à l’italienne, voire du concept de non-alignement.

 

A tout cela, il faudrait ajouter la part que tu as prise à la concertation « bicommunautaire », qui permit au PCB de mettre largement d’accord ses composantes flamande, wallonne et bruxelloise pour promouvoir un fédéralisme d’union, pleinement compatible avec la consolidation  de ce « modèle social belge » aujourd’hui tant exposé au harcèlement concerté du patronat grand et moyen, de la haute finance transnationale, de la droite européenne, et du mini nationalisme des nouveaux riches à la mode lombarde…ou flandrienne.

 

Mon cher Jacques,

 

                   Je me console quelque peu de ton brusque départ, et du vide que tu laisses tant sur le plan familial que sur celui de l’action persévérante pour un avenir plus humain, parce que tu as encore pu percevoir avant de fermer les yeux, divers signes du fait que l’ère de la « résignation majoritaire » touchait à sa fin. Et ce non seulement à Tunis, au Caire ou aux environs, mais encore dans notre petit morceau d’Europe « en affaires courantes » où, depuis les bastions de la gauche wallonne jusqu’à Anvers et à Gand – en passant par Bruxelles – « la volonté de ne pas se laisser faire commence à retrouver « droit de cité ».

 

Louis Van Geyt.

                                                                  Le 25 février 2011.               

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 06:33

Un message sur un GSM. La nouvelle est tombée, brutale, inattendue. Ainsi donc tu nous as quittés, soudainement, sans préavis. Une dizaine d'années après mon père, c'est un peu mon père spirituel que j'ai l'impression de perdre. Pour l'instant c'est la tristesse qui me submerge. Et la colère aussi, colère contre moi-même. On s'était un peu perdus de vue, on s'était revus lors du colloque sur les PC immigrés en Belgique, on s'était promis de renouer avec nos soupers-discussions sur l'actualité, l'état du monde et de la gauche, en Belgique et ailleurs. Mais le quotidien a repris le dessus et j'ai à nouveau laissé le temps passer. Trop longtemps.

 

Maintenant, une fois les larmes séchées, c'est du souvenir qu'il me faudra me contenter. Souvenir de la rigueur de tes analyses, de la sécheresse de tes propos parfois, mais aussi de cette chaleur que tu dégageais, notamment quand tu nous parlais de l'Italie. Nous étions jeunes et eurocommunistes, tu nous a fait adorer le PCI. Mais toujours avec des analyses rationnelles, loin de cette vénération qui a trop longtemps marqué le lien quasi religieux de bon nombre de communistes avec l'héritage de la révolution d'octobre. Ton engagement politique était profondément laïque et donc critique, c'est sans nul doute ce qui faisait de toi la bête noire des staliniens. Ceux-là n'avaient rien compris à la profondeur de cet engagement, mais peut-être ignoraient-ils tout ce que tu as fait pour permettre aux immigrés de toutes origines le droit pour eux d'être plus qu'une simple main-d’œuvre bon marché, pour revendiquer avec eux le droit de s'organiser politiquement. Ce combat-là, je ne suis pas peu fier d'avoir pu le mener à tes côtés, toi le combattant de la première heure, moi le jeune plein d'illusions.

 

Mais il est deux autres images de toi que je veux garder. Celle de celui qui a contribué à donner du combat communiste une image d'ouverture en faisant, durant quelques années, de la fête du Drapeau Rouge un événement culturel qui comptait sur la place de Bruxelles. Et puis celle, plus récente du grand-père qui, me parlant de son petit fils en adoptant un ton faussement courroucé, me disait que les jeunes d'aujourd'hui n'étaient plus aussi respectueux qu'avant envers leurs aînés, le tout avec ce sourire ironique que tu affectionnais. 

 

Ciao, Jacques. La lotta non è mai finita.

 

Eddy De Winter.

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 21:09

 

Adresse de contact : fal.roberty@skynet.be

 

Espoirs et aléas de la « révolution arabe ».

 

Ce qui pouvait arriver de mieux en ce début d’année, c’est le renversement du régime de Ben Ali et de celui de Moubarak. La « révolution » n’est donc pas un mythe. Mais le mot convient-il ? Ne faut-il pas parler de « soulèvement populaire généralisé », mais sans projet politique défini et sans direction de rechange ? Et pourquoi ce qui a échoué à Téhéran en 2009 a-t-il réussi à Tunis et au Caire en 2011 ? Et quid de la tragédie libyenne en cours ?

 

Deux conditions au moins se sont trouvées réunies : l’entrée en scène d’une large fraction des couches moyennes instruites (les plus pauvres ne sont pas sur Facebook…) et le basculement d’une partie au moins des forces armées dans le camp du « changement ». Ceci ne contredit en rien les schémas marxistes classiques…

 

La Tunisie était probablement le meilleur terrain pour l’explosion initiale. Mais à Tunis comme au Caire, les excès d’un népotisme très personnalisé ont facilité l’effondrement de deux systèmes vermoulus. Dans les deux cas, les « islamistes » ne sont pas à l’origine des évènements. Et la« démocratie » y reste à inventer, avec la montée inéluctable des luttes sociales pour de meilleures conditions de vie. Voyons les répercussions possibles sur trois  terrains d’envergure…

 

L’Algérie : le poids du passé y est terrible. Les huit années de la guerre de libération nationale  ont créé les conditions bureaucratiques d’un régime qui est une dictature à la fois  militaire  et de classe. Etat, armée, parti, sont confondus Ce système a produit une insurrection islamiste - la seule voie qui paraissait ouverte-  noyée dans le sang. Les deux faces de la même médaille, mais un lourd handicap. L’opposition politique souffre en outre de ses divisions.

 

Pour faire oublier sa honteuse collusion avec Ben Ali, la République française, avec toute la population algérienne de France, ferait bien de jouer à fond  la carte des réformes démocratiques à Alger, mais impossible d’attendre cela d’un Sarkozy !

 

Hors du monde arabe : l’Iran, citadelle du monde musulman chiite. C’est à Téhéran que la clique au pouvoir est la plus affolée par le courant de la révolte. Après une période de silence, elle a eu recours à l’affabulation anti-impérialiste, tout en interdisant les manifestations de solidarité avec les Egyptiens.

 

La théocratie instaurée par Khomeiny en 1979 a été comme le châtiment du monde occidental pour son soutien d’un quart de siècle au régime du Shah. D’un fonctionnement complexe, elle s’est  complètement déréglée  en 2009 pour dégénérer en islamo-fascisme, ceci dit en pesant bien le sens des mots…

 

Dans le camp du président Ahmadinejad et du guide suprême Ali Khamenei s’élèvent des clameurs pour mettre à mort les figures de proue de l’opposition. Il n’y a pas d’autre politique face à ce régime que sa mise en quarantaine.

 

La chute de Moubarak, qui comptait tant d’amis en Israël, va modifier le rapport des forces en faveur du peuple palestinien. Dans son rôle d’intermédiaire pour une négociation introuvable, Moubarak avait en fait abandonné- on peut même dire trahi- la cause palestinienne. Même s’ils respectent formellement les accords de paix séparée avec Israël, les futurs dirigeants égyptiens ne mèneront plus une politique aussi complaisante vis-à-vis de l’Etat hébreu, dont il n’est plus à démontrer qu’il refuse toute négociation sur une base sérieuse avec l’Autorité palestinienne, d’ailleurs affaiblie. Et le lobby sioniste à Washington pèse de tout son poids.

 

En conclusion, il faut saluer le courage des masses arabes, terriblement éprouvées et meurtries. Il interpelle les peuples du monde entier.  

 

Robert Falony.

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 22:08

samedi 05 mars 2011 à 19H

Abraham Serfaty,

 

Abraham_Serfaty_maroc_inside.jpg


mort d’une figure hors du commun de l’opposition marocaine

Abraham Serfaty, militant anticolonialiste marocain, est mort le 18 novembre 2010, à l'âge de 84 ans. Figure hors du commun de l’opposition marocaine, opposant farouche à Hassan II, son itinéraire est emblématique de toute une génération, celle de la gauche radicale marxiste-léniniste. Cet homme était une montagne de détermination et de conviction, que ni la torture, ni la prison, ni l'exil n'ont réussi à ébranler. Il était le témoin engagé d'une époque noire, celle des « années de plomb » qui ont marqué le règne de Hassan II, et dont les séquelles se font encore sentir aujourd'hui au royaume de Mohamed VI.



Né en 1926 à Casablanca dans une famille juive, il adhère au PCF entre 1945 et 1949 (il est alors élève ingénieur aux Mines de Paris) et s’engage dans le combat pour l’indépendance de son pays. Il participe ensuite à la mise en place des nouvelles institutions. Il milite au sein du mouvement communiste marocain, mais rompt avec lui en 1970 et crée, avec d'autres militants de la gauche radicale, le mouvement Ilal Amam (En avant).



Arrêté une première fois en 1972, il entre dans la clandestinité avant d’être à nouveau incarcéré en 1974. Il croupira pendant plus de dix-sept ans en prison, notamment à Kénitra, où il sera torturé. Devenu un des plus célèbres prisonniers marocains, il sera libéré en septembre 1991 suite à une campagne internationale de solidarité, mais déchu de sa nationalité et expulsé du Maroc. Il ne sera autorisé à récupérer sa nationalité et à rentrer dans son pays qu’en août 1999, après l’avènement sur le trône de Mohamed VI.



Juif antisioniste, militant anticolonialiste, il a soutenu toutes les luttes pour l'autodétermination: celles des Palestiniens comme celle des Sahraouis. Tous ceux qui l'ont bien connu, rencontré, lu ses écrits ou simplement entendu parler de lui, garderont de cet homme le souvenir d'un exemple à suivre dans la lutte, la détermination et la fidélité jusqu'au bout aux nobles principes et convictions.

 
 
 
Programme de la cérémonie d'hommage à Abraham Serfaty



 
 
19H00: accueil
 
 
 
19H30: mot de bienvenue du comité organisateur
 
 
 
19H40: présentation des invités d'honneur
 
 
 
 
 
19H45: Prises de parole:



Pierre Galand: Président du CAL
 
 
 
Stefaan Declercq: Secrétaire Général de OXFAM Solidarité
 
 
 
Philippe Mahoux: Sénateur PS
 
 
 
Vincent Lurquin: Député Ecolo au Parlement bruxellois
 
 
 
Benjamin Pestiau: Président du PTB-Bruxelles
 
 
 
Jacques Debatty: Président du MOC – Bruxelles
 
 
 
FGTB Inter-Régionale de Bruxelles: orateur non précisé
 


Anne Grauwels: co-Présidente de UPJB
 


Phlippe Hensmans: Directeur de Amnesty International Belgique Francophone



Abderrahim Berrada: Avocat et ami de Abraham Serfaty
 
 
 
Abdellah El Harif: Secrétaire National de Annahj Addimocrati (La Voie Démocratique) et compagnon politique et de détention de Abraham Serfaty
 
 
 
Abdeslam Sbaiti: compagnon politique et ami de Abraham Serfaty
 
 
 
21H45: prises de parole dans la salle
 
 
 
22H15: Lecture d'extraits de textes écrits par Abraham Serfaty
 
 
 
22H30: Fin de la soirée d'hommage à Abraham Serfaty
 
 
 
 
 
Date:
samedi 05 mars 2011 à 19H

 
 
Lieu:
salle de la Centrale Générale FGTB

        Rue Watteeuw, 2 – 6 à 1000 Bruxelles (entre Sablon et Palais de Justice)
 
 
 
Transports: Trams 92 et 94 (arrêt Sablon) - Bus: 95 et 27(arrêt Sablon)
 
 
 
 
 
Comité organisateur:



A. M. B. D. H. - Annahj Addimocrati (Belgique) - USFP (Belgique) - PSU (Belgique)  
 
PADS (Fédération Europe)
 
 
 
Avec le soutien de:

                                                            
 
Centre d'Action Laique - CAL – Forum Nord - Sud
 
OXFAM Solidarité - Amnesty International Belgique Francophone
 
Mouvement Ouvrier Chrétien (MOC – Bruxelles)
 
FGTB - Inter Régionale Bruxelles
 
UPJB (Union des Progressistes Juifs de Belgique)
 
PS
 
Ecolo
 
PTB
  
 
UPJB
Rue de la Victoire 61
1060 Bruxelles
02 537 82 45
www.upjb.be
upjb2@skynet.be



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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 21:23

Alors que tous les observateurs un peu sérieux plaident pour une réelle politique méditerranéenne de l’Union européenne suite aux révoltes arabes, voici que Mme Ashton ci-devant « ministre des affaires étrangères de l’Union » est allé serrer la pince de Gannouchi, chef du gouvernement de « transition » de Tunis – c’est-à-dire un gouvernement de caciques du régime de Ben Ali – avec dans son escarcelle une aide mirobolante de 17 millions d’Euros qui se monteront à 258 millions en 2013. Quelle générosité ! Quelle cohérence ! Et après cela, on dira que l’Union qui jusqu’ici s’était contentée de prendre acte de la chute des dictatures «amies», incapable d’avoir la moindre initiative, s’est enfin décidé à agir. C’est se moquer du monde et en particulier du monde arabe !

 

Ashton-Gannouchi.jpg

 

Catherine Ashton et Mohammed Gannuchi.

Qui se moque de qui ?

 

On assiste, comme l’a rappelé Cohn Bendit au Parlement européen à un « tsunami démocratique, équivalent à la chute du mur de Berlin. » et le Parlement, la Commission, le Conseil européen restent passifs.  Comme l’écrit Libération « les Etats, surtout les grands, ne veulent pas accorder la moindre autonomie à Lady Ashton, comme s’en est plaint, mardi, José Manuel Durão Barroso, le président de la Commission, devant les eurodéputés. » Gageons que les plaintes de ce dernier sont de pure forme !

 

En réalité, ce dont les dirigeants de l’Union européenne ont peur, c’est d’un flux migratoire massif consécutif aux révoltes des pays du Maghreb. Comme l’écrit toujours Libération : « Seule la peur de la pression migratoire, incarnée par l’arrivée de 5 000 boat people tunisiens sur les côtes italiennes, semble sortir les Européens de leur apathie. Hier, Cecilia Malmström, commissaire aux Affaires intérieures, est venue expliquer aux députés réunis à Strasbourg que l’Union allait mobiliser ses moyens pour aider l’Italie afin d’empêcher les migrants d’arriver en masse en Europe. «En fait, l’absence d’enthousiasme de l’Union face aux révolutions arabes se comprend, car toute sa politique d’immigration s’appuie sur la collaboration des dictatures du sud de la Méditerranée», dénonce l’Allemande Franziska Brantner, eurodéputée verte. Si elles s’effondrent, ce sera une catastrophe pour l’Europe.» C’était en effet la véritable raison du voyage de Catherine Ashton à Tunis : l'UE examine les mesures qu'elle pourrait prendre pour aider l'Italie à faire face au débarquement des immigrants clandestins tunisiens sur son île de Lampedusa, a répondu Bruxelles dimanche.

 

lampedusa.jpg

 

Un garde-côte italien arraisonne une embarcation

de migrants tunisiens. C'est de cela que l'Europe

ultralibérale a peur !

Et puis, n'oublions pas que Sarkozy et Merkel sont proches d'échéances électorales qui détermineront leur avenir politique. Aussi, une importante vague d'immigration serait particulièrement mal venue. La peur, toujours la peur...

La haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères doit évaluer la situation sur le terrain (quelques heures à Tunis, Catherine travaille vite !), alors que le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini va faire une visite éclair à Tunis lundi 21 février. Catherine Ashton doit également déterminer le montant de l'aide que l'UE peut apporter à la Tunisie pour relancer l'activité économique. Voici le dialogue qu’a eu le ministre tunisien, M. Chelbi, avec Catherine Ashton, tel que le rapporte « Le Monde » : « "Quand la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, l'a dit à notre ministre, celui-ci a pensé qu'il avait mal entendu et a demandé : 'Millions ou milliards ?'", a expliqué M. Chelbi à la presse à l'issue d'une table ronde organisée à Rome avec le ministre des affaires étrangères italien.

"Nous allons immédiatement débloquer 17 millions d'euros pour aider le gouvernement. Mais il y aura 258 millions d'euros de l'UE d'ici à 2013", avait déclaré Mme Ashton lundi pendant sa visite de quelques heures à Tunis.

"L'Europe démontre de cette manière ne pas avoir saisi la portée de l'événement historique qui s'est produit sur la rive sud de la Méditerranée", a ajouté le ministre tunisien, déplorant le fait que l'UE n'ait "pas été à la hauteur des événements" et espérant "une prise de conscience" nouvelle.

L'Union européenne croit sans doute qu'elle résoudra le problème avec une petite obole ! C'est une vraie politique qu'il faut mettre en oeuvre, mais qui en est capable ?

Le mois dernier, le Parlement européen a donné son feu vert à un accord d’association avec la Libye en échange de la collaboration de Khadafi à la lutte contre l’immigration clandestine.

 

Rappelons qu’aujourd’hui, à Bengazi, foyer de la révolte actuelle contre le sémillant colonel, la police s’est ralliée aux manifestants. Cela commence à sentir le roussi pour la Jamâhîriyya libyenne. Jamâhiriyya signifie en gros « ce qui appartient aux masses ». Manifestement, cela n’appartient plus à Mouammar El Kadhafi. Il n’y a que les dirigeants de l’Union européenne pour ne pas s’en apercevoir.

 

Ce serait risible, si tout cela ne risquait de coûter très cher aux peuples du Sud et du Nord de la Méditerranée.

 

Pierre Verhas

 

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 21:58

Jacques Attali : de plus en plus fort

 

Le cyber génie mondial Jacques Attali fait fort ces derniers temps. Non seulement, il préconise l’interdiction totale du tabac, de la fabrication à la consommation – même dans la rue – sans mesurer les conséquences économiques et sociales de cette « proposition ». Certes, fumer n’est pas la meilleure manière de préserver sa santé, mais on commence à en avoir marre de cette société qui interdit de plus en plus. Après les interdits de consommation, après le « politiquement correct », des interdits politiques et religieux ?

 

C’est justement contre ce type d’interdits que les peuples tunisiens et égyptiens se battent. Et voilà le même grand analyste, Jacques Attali, qui conclut péremptoire son analyse sur les révoltes arabes : « Aucune dictature ne résiste à l’économie de marché ! » (Le Soir du 12 février)

 

jacques attali01

 

Jacques Attali : cela devient n'importe quoi ! 

 

Non seulement, il est le seul à sortir pareille ânerie, mais en plus, il se trompe. Plusieurs observateurs montrent : c’est à cause de la spéculation sur les produits alimentaires de première nécessité ayant entraîné une hausse vertigineuse des prix, que les révoltes se sont déclenchées. Il eût été plus juste de dire : « Aucune dictature ne résiste aux dérives de l’économie de marché. » Et puis, des dictatures à « économie de marché » se portent très bien : la Chine, par exemple. Avant les soulèvements populaires, aucune voix dans le « who’s who » occidental ne s’est élevée contre les dictatures « à économie de marché » de Ben Ali, Moubarak et autres Bouteflika, Mohamed VI, Abdallah et Abdullah.

 

Un libéral pour le service public

 

Il est rare d’entendre un député libéral défendre les services publics. Et pourtant, il existe. Il s’agit du MR François Bellot, député – bourgmestre de Rochefort, président de la Commission parlementaire d’enquête « Sécurité rail » mise en place à la Chambre, suite à l’accident de train de Buizingen qui avait provoqué 19 morts. Il a plaidé ce dimanche 13 février à la RTBF pour un contrôle accru du politique sur le service public SNCB en voie de « libéralisation », autrement dit, remettre l’entreprise dans le giron du service public. 

 

catastrophe buizingen

 

La catastrophe de Buizingen pose la question de

la privatisation de la SNCB.

 

Même si on peut reprocher à Bellot d’avoir fait une grosse boulette en exploitant électoralement son intervention sur les questions de sécurité à la SNCB, sa démarche dénote une évolution dans l’opinion publique, même libérale : les privatisations, cela ne marche pas !

   

Le PS ferait bien de se réveiller en cette matière. Il n’y a pas que le communautaire. Après tout, le service public, c’est son fonds de commerce, car cela concerne au premier chef, le monde du travail et des allocataires sociaux !

 

La N-VA ? Démocratique, vraiment ?

 

Tout le gotha politique et médiatique belge ne cesse de nous dire, la bouche en cœur, que la N-VA  est un parti « démocratique ». On vient encore de s’en apercevoir ce samedi 12 février.

 

À la cathédrale d’Anvers, bondée, furent célébrées les funérailles de la députée Marie-Rose Morel, 38 ans, députée du Vlaams Belang au Parlement flamand de 2004 à 2009. Elle était aussi l’épouse de l’ancien président de cette formation fasciste, Frank Van Heck.

 

marie_rose_morel.jpg 

 

Feu Marie-Rose Morel : une néo-nazie convaincue

 

Qui a-t-on vu à cette cérémonie ? Bart De Wever, le leader du principal parti nationaliste flamand, la N-VA. Il avait connu Marie-Rose Morel lorsqu’ils faisaient leurs études d’histoire à l’Université d’Anvers. Par après, il a fait rentrer Marie-Rose Morel à la Volksunie, devenue après la N-VA, qu’elle a quittée pour le Vlaams Belang qui en a fait une députée. Elle entra en conflit avec Filip Dewinter, le « führer » des néo-nazis flamands, et ne siégea plus dès 2009. Cependant, elle garda jusqu’au bout ses idées xénophobes.

 

Bart De Wever, très ému, prononça le discours de clôture de cette cérémonie. Il insista sur la force de feu Madame Morel et son courage face à la maladie. Il salua Frank Van Heck comme un  « grand homme » et n’émit aucune critique sur les choix politiques de Marie-Rose Morel.

 

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Bart De Wever très ému par le décès de

Marie-Rose Morel

 

Ce n’est pas la première fois que le patron de la « démocratique » N-VA fricote avec les néo-nazis. On l’a vu aux côtés de Jean-Marie Le Pen, il assista aux funérailles du fondateur du Vlaams Blok et ancien SS flamand, Karel Dillen et participa à de nombreuses réunions publiques aux côtés des dirigeants du Vlaams Belang.

 

Malgré ses dénégations, on peut se poser la question : qui est le « vrai » Bart De Wever ? Un démocrate sincère, ou un extrémiste de droite qui s’avance masqué.

 

Un élément de réponse en forme de question : connaissez-vous des nationalistes démocrates ?

 

Ah oui ! On a vu aussi l’ancien Premier ministre Jean-Luc Dehaene et l’ancien ministre de la Défense Léo Delcroix, tous deux CD&V, à la cathédrale d’Anvers.

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