Jacques Attali : de plus en plus fort
Le cyber génie mondial Jacques Attali fait fort ces derniers temps. Non seulement, il préconise l’interdiction totale du tabac, de la fabrication à la consommation – même dans la rue – sans mesurer les conséquences économiques et sociales de cette « proposition ». Certes, fumer n’est pas la meilleure manière de préserver sa santé, mais on commence à en avoir marre de cette société qui interdit de plus en plus. Après les interdits de consommation, après le « politiquement correct », des interdits politiques et religieux ?
C’est justement contre ce type d’interdits que les peuples tunisiens et égyptiens se battent. Et voilà le même grand analyste, Jacques Attali, qui conclut péremptoire son analyse sur les révoltes arabes : « Aucune dictature ne résiste à l’économie de marché ! » (Le Soir du 12 février)
Jacques Attali : cela devient n'importe quoi !
Non seulement, il est le seul à sortir pareille ânerie, mais en plus, il se trompe. Plusieurs observateurs montrent : c’est à cause de la spéculation sur les produits alimentaires de première nécessité ayant entraîné une hausse vertigineuse des prix, que les révoltes se sont déclenchées. Il eût été plus juste de dire : « Aucune dictature ne résiste aux dérives de l’économie de marché. » Et puis, des dictatures à « économie de marché » se portent très bien : la Chine, par exemple. Avant les soulèvements populaires, aucune voix dans le « who’s who » occidental ne s’est élevée contre les dictatures « à économie de marché » de Ben Ali, Moubarak et autres Bouteflika, Mohamed VI, Abdallah et Abdullah.
Un libéral pour le service public
Il est rare d’entendre un député libéral défendre les services publics. Et pourtant, il existe. Il s’agit du MR François Bellot, député – bourgmestre de Rochefort, président de la Commission parlementaire d’enquête « Sécurité rail » mise en place à la Chambre, suite à l’accident de train de Buizingen qui avait provoqué 19 morts. Il a plaidé ce dimanche 13 février à la RTBF pour un contrôle accru du politique sur le service public SNCB en voie de « libéralisation », autrement dit, remettre l’entreprise dans le giron du service public.
La catastrophe de Buizingen pose la question de
la privatisation de la SNCB.
Même si on peut reprocher à Bellot d’avoir fait une grosse boulette en exploitant électoralement son intervention sur les questions de sécurité à la SNCB, sa démarche dénote une évolution dans l’opinion publique, même libérale : les privatisations, cela ne marche pas !
Le PS ferait bien de se réveiller en cette matière. Il n’y a pas que le communautaire. Après tout, le service public, c’est son fonds de commerce, car cela concerne au premier chef, le monde du travail et des allocataires sociaux !
La N-VA ? Démocratique, vraiment ?
Tout le gotha politique et médiatique belge ne cesse de nous dire, la bouche en cœur, que la N-VA est un parti « démocratique ». On vient encore de s’en apercevoir ce samedi 12 février.
À la cathédrale d’Anvers, bondée, furent célébrées les funérailles de la députée Marie-Rose Morel, 38 ans, députée du Vlaams Belang au Parlement flamand de 2004 à 2009. Elle était aussi l’épouse de l’ancien président de cette formation fasciste, Frank Van Heck.
Feu Marie-Rose Morel : une néo-nazie convaincue
Qui a-t-on vu à cette cérémonie ? Bart De Wever, le leader du principal parti nationaliste flamand, la N-VA. Il avait connu Marie-Rose Morel lorsqu’ils faisaient leurs études d’histoire à l’Université d’Anvers. Par après, il a fait rentrer Marie-Rose Morel à la Volksunie, devenue après la N-VA, qu’elle a quittée pour le Vlaams Belang qui en a fait une députée. Elle entra en conflit avec Filip Dewinter, le « führer » des néo-nazis flamands, et ne siégea plus dès 2009. Cependant, elle garda jusqu’au bout ses idées xénophobes.
Bart De Wever, très ému, prononça le discours de clôture de cette cérémonie. Il insista sur la force de feu Madame Morel et son courage face à la maladie. Il salua Frank Van Heck comme un « grand homme » et n’émit aucune critique sur les choix politiques de Marie-Rose Morel.
Bart De Wever très ému par le décès de
Marie-Rose Morel
Ce n’est pas la première fois que le patron de la « démocratique » N-VA fricote avec les néo-nazis. On l’a vu aux côtés de Jean-Marie Le Pen, il assista aux funérailles du fondateur du Vlaams Blok et ancien SS flamand, Karel Dillen et participa à de nombreuses réunions publiques aux côtés des dirigeants du Vlaams Belang.
Malgré ses dénégations, on peut se poser la question : qui est le « vrai » Bart De Wever ? Un démocrate sincère, ou un extrémiste de droite qui s’avance masqué.
Un élément de réponse en forme de question : connaissez-vous des nationalistes démocrates ?
Ah oui ! On a vu aussi l’ancien Premier ministre Jean-Luc Dehaene et l’ancien ministre de la Défense Léo Delcroix, tous deux CD&V, à la cathédrale d’Anvers.